mercredi 27 avril 2022

L'Ennemi

 

Il y aura mis le temps, mais l'homme du nihil a finalement identifié l'Ennemi, celui contre lequel, armé du seul vocable reginglette, il va devoir engager un combat à mort. Il s'agit d'un certain Prajapati, réputé « dieu du Tout » chez les Hindous.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Le choix du malheur

 

Ce qu'il y a de bien avec le malheur, c'est qu'il est de tout repos. Il ne nécessite aucun entretien et se perpétue de soi-même. Tandis que le bonheur, il faut tout le temps s'en occuper, on s'y éreinte et on y perd la santé. Par-dessus le marché, il vous donne l'air d'un couillon. Comme l'homme du nihil, primo est paresseux, deuzio déteste avoir l'air d'un couillon, son choix a été vite fait. Seul problème mais de taille : on peut être malheureux et quand même avoir l'air d'un couillon.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Étouffe-chrétien

 

Malgré son manque apparent de consistance, le réel est très bourratif. Il peut provoquer des indigestions. Ce n'est pas une plaisanterie !

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Sinistre savoir

 

Le nihilique « sait ce qu'il sait ». Contrairement à celui du « penseur paradoxal » Frédéric Nietzsche, ce savoir n'est pas gai et en aurait sans doute anéanti plus d'un. Mais lui dure, un jour après l'autre, ne lui demandez pas comment...

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Précision

 

Le nihilique n'est pas un imbécile. Il voit bien qu'il y a « quelque chose ». Quand il dit que « rien n'est », il veut dire que rien n'est suffisamment.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Châteaux de sable

 

Toute science, toute philosophie, et à vrai dire toute pensée, reposent sur un postulat indémontrable — et pour cause —, à savoir l'existence d'un « monde extérieur ». Supprimez cette hypothèse et... adieu Barthes !

(Fernand Delaunay, Glomérules)