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mardi 2 avril 2024

Valéry et le pet-en-l'air

 

Paul Valéry portait un pet-en-l'air que lui avait offert la princesse de Polignac et qui ne lui allait pas du tout. Malgré sa lucidité presque surhumaine, il était le seul à ne pas s'en apercevoir. Vêtu de son pet-en-l'air, il écrivait des aphorismes tels que : « Le sentiment d'être tout et l'évidence de n'être rien ».
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

samedi 14 octobre 2023

Monsieur Teste et le réel

 

En juin 1925, à Alger, Paul Valéry reçut un coup de pied de cheval. Le « héros intellectuel national » en conçut un vif dépit et en éprouva une cuisante douleur dans les parties sacrées. D'après la princesse de Polignac, il ne décolérait pas. « Me faire ça à moi, qui ai consacré la majeure partie de mon existence à la vie de l'esprit ! »
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

vendredi 6 octobre 2023

Une idée à la mords-moi-le-chose

 

Paul Valéry était partisan d'une mystique sans Dieu. Mais pour une raison ou pour une autre, ça n'a pas été possible.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

lundi 10 avril 2023

Comment peut-on être Valéry

 

Dans sa préface aux Lettres persanes, Paul Valéry répond à la question : « Comment peut-on être persan ? » par une question plus générale : « Comment peut-on être ce que l'on est ? » Et il reconnaît qu'à peine celle-ci venue à l'esprit, ce qui s'impose, c'est « le ridicule de toute figure et existence particulière ». Fort bien, mais Valéry lui-même en tira-t-il les conséquences ? Se cacha-t-il dans un trou de souris ? Se précipita-t-il dans un puits busé ? Pas du tout ! Il continua à écrire des « poëmes » et à être un « héros intellectuel national » ! Ni vu ni connu je t'embrouille !
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

lundi 28 mars 2022

Frisson désespéré

 

« Je pense à ce mot de Valéry : “le sentiment d'être tout et l'évidence de n'être rien”, et je me dis que pour une fois, ce couillon a eu le nez creux. Mais je ne sais que faire de ce mot. À tout hasard et faute de mieux, j'en retire un frisson désespéré. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

lundi 19 novembre 2018

Cimetière marin


Cruel Parménide ! Parménide d'Élée ! M'as-tu assez désopilé avec ton être indivisible, inengendré, et ton non-être qui n'est pas ! Debout ! Dans l'ère successive ! Au pas de gymnastique ! — Ô puissance salée ! Courons au Rien en rejaillir vivant !

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

vendredi 16 novembre 2018

Un martyr de l'haeccéité


« Mon idée la plus intime est de ne pouvoir être celui que je suis. Je ne puis pas me reconnaître dans une figure finie. Et Moi s'enfuit toujours de ma personne, que cependant il dessine ou imprime en la fuyant. »

(Paul Valéry, Tel quel)

dimanche 4 novembre 2018

Nerfs


L'idée du Rien, malgré ses extraordinaires propriétés antipyrétiques et analgésiques, s'avère impuissante à protéger l'homme du nihil contre l'angoisse d'exister. — « Ici s'ouvre le procès du système nerveux », dirait le penseur mondain Paul Valéry.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

vendredi 7 septembre 2018

Le mot et la chose


Le philosophe Bergson, qui sans doute n'éprouva jamais le désir de se détruire, prétendait que si l'on avait envie d'ingérer du taupicide, c'était à cause d'un certain charme magique du mot « taupicide », idée qui exaspérait l'écrivain mondain Paul Valéry, car il y voyait un sophisme. « Si j'admets, disait ce dernier, que le taupicide a bon goût (avant toute expérience particulière), c'est à la substance même (qui s'appelle taupicide) que va mon approbation. Si c'est au contraire le mot de taupicide, que j'approuve, je puis le trouver gracieux, sonore, agréable à prononcer, je ne songerais pas à le manger. » — Bon goût ? Le taupicide ? Ô sancta simplicitas !

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

jeudi 6 septembre 2018

Solitude et minéralité


Au dire de l'écrivain mondain Paul Valéry — mondain au sens vulgaire comme à celui du phénoménologue Eugen Fink —, « il y a deux sortes d'hommes — ceux qui se sentent hommes et ont besoin d'hommes — Et ceux qui se sentent — seuls, et non hommes — Car qui est vraiment seul, affirme-t-il, n'est pas homme mais pierre dure rotacée. »

Valéry oublie toutefois de mentionner que ces « pierres dures rotacées » sont aussi capables de se livrer, et plus souvent qu'à leur tour, à des divagations lagéniformes de dipsomaniaques angoissés.


(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)

mardi 26 juin 2018

Édredon


Le poëte illuminé Antonin Artaud, qui n'hésitait jamais devant les pensées inouïes, soutenait que l'édredon du lit de Van Gogh était « d'un rouge de moule, d'oursin, de crevette, de rouget du Midi, d'un rouge de piment roussi », affirmation qui exaspérait l'écrivain mondain Paul Valéry, car il y voyait un sophisme. « Si j'admets, disait-il, que l'édredon de Van Gogh est rouge (avant toute expérience particulière), c'est à l'objet même (qui s'appelle édredon) que va mon approbation. Si c'est au contraire le mot d'édredon, que j'approuve, je puis le trouver gracieux, sonore, agréable à prononcer, je ne songerais pas à le manger. »

(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)