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dimanche 4 juillet 2021

Memento excrementori

 

La nécessité où se trouve l'homme d'expulser quotidiennement des excréments devrait l'inciter à quelque modestie et le dissuader d'infliger des souffrances morales à ses semblables (par exemple en les trompant avec un garagiste de La Bourboule). Cette accointance avec la matière excrémentitielle devrait aussi, s'il avait un peu de pudeur, le retenir de « créer des concepts » et de concevoir aucune « pensée élevée ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mercredi 24 avril 2019

Caractère funeste du « Suisse »


« Quant à l'excrément, je crois que le démon ne pourrait pas susciter un hérésiarque plus funeste que ce pontife. » (Rosemonde Gérard, Méditations poétiques)

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

vendredi 19 avril 2019

Outrage


La matière fécale — la « merdre » — est, comme le furent jadis les magasins Dufayel (selon Léon Bloy), « un outrage et un défi permanent à la vie surnaturelle ».

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

jeudi 18 avril 2019

Irréalité du « Suisse »


L'excrément ressemble au Léviathan de qui une nageoire ou quelques écailles émergent seules des flots : la matière en est trop compacte pour que le regard puisse l'interpréter, et il en résulte une impression d'irréalité.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

lundi 25 mars 2019

Avertissement


Un nouveau savoir, une nouvelle parole, un nouveau regard : voilà ce qui est atteint, une fois le « Suisse » expulsé dans l'Ouvert rilkien. Encore faut-il que soient assez vigoureuses les énergies mises au service du pousser. Sinon il n'y a pas de traversée, et la fureur n'est qu'engloutissement et dissolution dans la pénombre des « goguenots ».

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mardi 12 mars 2019

Ivresse du born again


Chez le constipé qui, grâce au jus de pruneau, a enfin brisé ses chaînes, l'acte défécatoire ne s'épuise pas sur place : il comporte un élan persévérant, une reprise obstinée, comme s'il était animé par l'espoir d'accroître sa découverte ou de reconquérir ce qui est en train de lui échapper.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

lundi 11 mars 2019

Puissance oppressive du fécal


Dans son Journal d'un cénobite mondain, Gragerfis, parlant de l'excrément, dit que la figure hostile du « Suisse » est peut-être née de l'interprétation que nous faisons de nos états d'impuissance. Mais il évoque aussi une autre hypothèse : la figure du « cas », dit-il, pourrait être formée par notre désir pervers de nous livrer à plus fort que nous, de nous remettre à une force étrangère, fût-elle maléfique, et de précipiter notre perte en laissant advenir le pire.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Péripate


Petit animal mou des forêts vierges d'Asie, aux mœurs nocturnes, qui capture ses proies en les engluant, intéressant par son aspect intermédiaire entre une annélide et un arthropode, le péripate ressent un plaisir suspect à manipuler, à toucher, à sentir les produits excrémenteux. Les péripates forment une classe, heureusement très peu nombreuse.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

vendredi 1 mars 2019

Boire de l'oxymel


9 février. — « Lorsque la fièvre saisit une personne avant qu'elle ait rendu ses excrémens, ou immédiatement après avoir mangé, soit avec ou sans un point de côté, elle doit se tenir en repos jusqu'à ce que les alimens soient descendus dans les intestins inférieurs ; et boire en même-temps de l'oxymel. En cas de pesanteur dans les reins, on doit purger avec un lavement, ou un cathartique foible et donner des alimens liquides et de l'oxymel. Après la purgation, le malade doit user de la tisane et de l'hydromel pour boisson, et prendre ensuite une nourriture plus solide, telle que la chair de poisson bouilli ; un peu de vin trempé sur le soir, et de l'hydromel délayé pendant le jour. Il doit se servir d'un suppositoire ou de lavemens, s'il rend des vents très-fétides, et boire de l'oxymel, jusqu'à ce que les excrémens soient descendus dans les intestins inférieurs. » (Hippocrate, Du régime dans les maladies aiguës, Trad. François Christophe Florimond de Mercy, Paris, Eberhart, 1818)

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

mardi 26 février 2019

Un habitacle de mélancolie


Dans les « goguenots », la solitude est totale, le solipsisme irréversible, et la proximité de ses semblables — s'il s'agit d'une rangée de cabines contiguës comme dans un aéroport — ne peut qu'aggraver la tragédie de l'être.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

lundi 25 février 2019

Désacrement du « cas »


Déféquer, c'est replacer l'excrément dans la communauté profane, en le débarrassant de son caractère sacré, en le désacrant, comme le remarquait déjà Joseph de Maistre.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

dimanche 24 février 2019

Esthétisme fécal


« Je me persuade que voici l'une des consignes fondamentales de toute pratique défécatoire tant soit peu ambitieuse : du banal, tirer l'inimitable. Au reste, il n'est pas de tâche plus malaisée. » (Edmond Chassagnol, Théorie du trop-plein)

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Déréliction


Nul mieux que Sophocle n'a peint l'expérience de la solitude absolue : elle s'incarne dans le personnage du « Suisse » abandonné par Ajax sur le rivage désert de Salamine, après que le héros a laissé sa compagne Tecmesse pour aller — selon ses dires — « se purifier » derrière un buisson.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

vendredi 22 février 2019

Caractère tabou du « Suisse »


Le tabou qui, dans les diverses sociétés humaines, a toujours entouré l'excrément, correspond parfaitement à la définition que donne Durkheim de ce mot. « On appelle tabou, écrit-il, un ensemble d'interdictions rituelles qui ont pour effet de prévenir les dangereux effets d'une contagion magique en empêchant tout contact entre une chose ou une catégorie de choses, où est censé résider un principe surnaturel, et d'autres qui n'ont pas ce même caractère ou qui ne l'ont pas au même degré. » — Dans le cas du « Suisse », le tabou est destiné à maintenir l'intégrité du monde organisé et en même temps la bonne santé physique et morale du Dasein condamné à expulser de moment en moment des matières fécales. Il empêche celui-ci de mourir et celui-là de retourner à l'état chaotique et fluidique, sans forme et sans repos, qui était le sien avant que les dieux créateurs fussent venus y apporter l'ordre, la mesure et un assortiment d'aliments riches en fibres solubles et insolubles : choux-fleurs, épinards, navets, haricots verts, asperges, etc.

(Théasar du Jin, Carnets du misantthrope)

Vérification expérimentale


« En Amérique Latine, particulièrement aux carnavals de Rio de Janeiro et de Vera-Cruz, où pendant une grande semaine toute la population d'une ville et des environs se mêle, chante et danse, s'agite et expulse des excréments dans une effervescence presque ininterrompue, j'ai pu constater que ma description de l'acte défécatoire, loin d'être chimérique, correspondait pour l'essentiel à des réalités encore vivaces et observables, bien que visiblement en décadence à cause des nécessités de la vie urbaine contemporaine. » (Edmond Chassagnol, Théorie du trop-plein)

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mercredi 20 février 2019

Investissement à fonds perdus


« C'est en effet une caractéristique de l'acte défécatoire qu'il ne crée aucune richesse, aucune œuvre digne de ce nom. Par là, il se différencie du travail ou de l'art. À la fin de l'opération, tout peut et doit repartir au même point, sans que rien de nouveau (ou presque) n'ait surgi : ni objet manufacturé, ni chef-d'œuvre de la statuaire, ni capital accru. La défécation est occasion de dépense pure : de temps, d'énergie, d'ingéniosité, d'adresse et souvent d'argent pour l'achat des accessoires (papier toilette) ou pour payer éventuellement la location du local. » (Edmond Chassagnol, Théorie du trop-plein)

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

lundi 18 février 2019

Définition du « faire »


« Sous l'angle de la forme, on peut donc, en bref, définir la défécation comme une activité libre, située en dehors de la vie courante, capable néanmoins d'absorber totalement le sujet déféquant ; une action qui s'accomplit en un temps et dans un espace expressément circonscrit — les "goguenots" —, se déroule avec ordre selon des règles données et suscite dans la vie des relations de groupe s'entourant volontiers de mystère ou accentuant par le déguisement leur étrangeté vis-à-vis du monde habituel. » (Edmond Chassagnol, Théorie du trop-plein)

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

jeudi 14 février 2019

Dédain de la durée


Contrairement à l'artiste de l'âge classique, le sujet déféquant renonce expressément à la qualité, et par conséquent à la durée. Ce sacrifice lui coûte peu, car il désire justement que son œuvre soit actuelle et qu'elle réponde aux besoins — pressants ! — de l'heure. L'excrément n'a pas pour modèle le buste qui survit à la cité. Son créateur ne fait rien pour le sauver du désastre qui le guette. Il n'essaie même pas de lui assurer la longévité des palais et des temples. On dirait qu'il se contente de la plus fragile demeure : baraque de planches ou cabane de roseau.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mercredi 13 février 2019

Ni dieu ni diable


Les constipés rapportent tout au sentiment de l'infini, qui les obsède. Ils supportent mal les bornes de la condition humaine et d'un même mouvement se dressent contre le Créateur, la création et les créatures. Renonçant à émouvoir le ciel, ils cherchent à mettre en branle les puissances de l'abîme. Mais c'est en vain : « quand ça ne veut pas, ça ne veut pas »... En désespoir de cause, ils doivent faire appel au médiateur du « cas » par excellence : le jus de pruneau.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mardi 12 février 2019

Un lâche reniement


Au fond du monde ignoble des viscères, parmi une foisonnante et trouble fermentation, lentement mûrit l'excrément. Exegi monumentum ære perennius ! pourrait s'exclamer le « boyau culier » au moment du pousser. Hélas ! Sitôt projeté dans l'Ouvert rilkien, ce fruit d'une divine ardeur, anxieux de s'exhausser à l'impérissable, se hâte de renier son origine immonde ! — Ô vanité des vanités ! Ô rictus bestial de l'existence !

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)