jeudi 14 avril 2022

Une trop fragrante solitude

 

L'homme du nihil a toujours jalousé la solitude du « pue des pieds » — encore plus extrême selon lui que celle du « pue de la gueule ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Caillou sur le chemin de la sagesse

 

Pour parvenir à la sagesse et trouver ainsi le repos, l'homme du nihil s'efforce de n'avoir aucune opinion sur rien. Mais comment faire quand une « mégère difforme au faciès d'hippopotame » vous poursuit de sa vilenie ? On est bien forcé d'avoir une opinion sur cette grosse vache, non ? N'est pas Pyrrhon qui veut !

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Généalogie du nihilisme (hors nihilisme russe)

 

En dépit des fanfreluches métaphysiques dont il se pare, le « nihilisme » n'est peut-être que le produit d'un certain ressentiment envers les personnes du sexe (ressentiment né d'un manque de confiance en soi, d'un problème de cohabitation avec une belle-mère envahissante ou de tout autre cause). Deux observations étaient cette hypothèse. Primo, on ne trouve pas de « nihiliques » chez les personnes du sexe. Deuzio, un homme heureux en ménage, un homme tendrement aimé, qu'on appelle « mon petit lapin », « mon roudoudou en sucre », etc, ne dit jamais — ou presque jamais — que « rien n'est ». — Autre hypothèse : le « nihilique » a été nourri avec du lait en poudre quand il était un nouveau-né.

(Fernand Delaunay, Glomérules)