dimanche 16 mars 2025

Reverdissement qui ne vient pas

 

Nous ne savons pas pourquoi, c'est peut-être que nous ne sommes pas né à Narbonne et n'avons pas fréquenté Guillaume Apollinaire ni Max Jacob, mais le passage du temps ne nous est pas propice. Au lieu de reverdir comme fit le poëte des Sources du vent, nous nous enfonçons dans une déchéance physique et morale !
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Zibun

 

Luc Pulflop dit que personne ne veut être Soupault, et c'est exact mais il y a pis : personne ne veut être soi-même. Dans les deux cas — être Soupault ou être soi-même — cela signifie trop de déconvenues, d'humiliations et de souffrances inutiles. S'il faut être quelque chose, soyons le pronom japonais zibun — parce que ça au moins... c'est sans danger. Ou une pierre dure, mais alors rotacée.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Trop tard ?

 

Les jours où l'ambition nous ronge, nous aimerions, comme Ribemont-Dessaignes, composer du théâtre et de la musique qui anticipent les développements ultérieurs des thèmes de l'absurde et du recours à l'aléatoire. Mais en est-on capable ? Et n'est-il pas... trop tard ?
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Soupault : laid ou ?

 

La beauté est une notion éminemment subjective. Prenez Philippe Soupault. Certaines femmes le trouvaient laid quand d'autres le disaient « chou ». En fait, il n'était ni l'un ni l'autre. C'était juste un gars ; un gars comme un autre ; un surréaliste.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)