mercredi 13 juillet 2022

Dépouillement

 

Considérer est trop, mais à la réflexion, sidérer aussi ; dérer suffit. Ça ne veut rien dire, mais comme rien ne veut rien dire de toute façon...

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Pouvoir aspirant du vocable

 

Un chenapan ayant introduit un caramel mou dans le réservoir de sa Panhard, Françoise Sagan dut faire appel au rugueux vocable pour, de ce réservoir, extirper d'un coup le sucre et l'essence (elle avait d'abord essayé avec « l'impassible émotion du chaos » mais ça n'avait pas marché).

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Réelle fioriture

 

Les « lettres d'adieu » en témoignent : la proximité de la mort transfigure le « conscient intérieur » et estompe sa dimension contingente de réelle fioriture.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Déconnade

 

« N'étant rien et se reconnaissant tel, le nihilique vit organiquement lié au grand mystère du Cosmos.
— Hein ?
— Rien. Je déconnais. »

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Rapt extatique

 

Certains bouddhistes (ceux de l'école dite nihiliste) passent leur vie à dissoudre la substance de l'univers. Ils cherchent sans répit la grande illusion qui se déploie derrière la « réalité empirique ». Mais une fois parvenus face au vide suprême, face à l'abîme du non-être... ils ont les chocottes ! C'est du moins ce que prétend Mircea Eliade. Il parle de « rapt extatique » plutôt que de chocottes, mais n'est-ce pas plus ou moins la même chose ?

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)