lundi 24 octobre 2022

Connaissance sous-cutanée

 

Cela demande un long apprentissage, mais une fois qu'on s'est habitué à voir les humains comme des squelettes enveloppés d'une vague forme charnelle, on est tranquille du côté de « l'amour ». On est comme le docteur Behrens — le radiologiste de la Montagne magique — devant Madame Chauchat. Des personnes du sexe, on a « une connaissance plutôt intérieure, sous-cutanée » — et cela vous protège un tant soit peu de leurs maléfices.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Aux chiottes les végétaux

 

On pourrait vous enfoncer un petit bâton dans les oneilles, et même vous découper en morceaux, les fleurs continueraient de fleurir et les oiseaux de gazouiller. La nature se fout de tout. Les végétaux en particulier sont des pauvres cons. Les animaux, ça va encore (plus ou moins).

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Pataugeoire spéculative

 

La pensée commence par penser sa propre existence (c'est le moment anselmien). Cela se passe en général sans anicroche. Mais là où les choses se compliquent, c'est quand ladite pensée se mêle d'investir l'être extérieur et de s'y affirmer (c'est le moment spéculatif hégélien). Elle patauge ! Elle patauge lamentablement !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Pas de rouspétance !

 

L'écrivain et trompettiste Boris Vian disait à ses amis que, si ça ne tenait qu'à lui, il ne mourrait jamais. « Je voudrais pas crever », rouspétait-il. Mais le 23 juin 1959... — Bref, il est enterré dans le cimetière de Ville-d'Avray.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)