vendredi 7 décembre 2018

Océanographie du Rien


« Le mérou est une foutaise », disait le commandant Cousteau, lequel avait terminé ses études de biologie marine en s'adonnant au billard à trois bandes et à la lecture de Schopenhauer et de Raymond Doppelchor.

(Edmond Chassagnol, Théorie du trop-plein)

Interlude

Sadiste lisant la Mélancolie bourboulienne de Léon Glapusz

Un désespéré


Pour attester les actions brutales, nous ferons choix des suicidés philosophiques, et d'abord de l'un d'eux, originaire de Nelson, au nord de la Nouvelle-Zélande. Tordu, désarticulé — l'apophyse odontoïde étant presque entièrement sortie de l'anneau —, il évoque une flamme comme on en voit effilochées par la brise du soir. Mais cette fois, une magie a saisi la flamme au moment de sa dispersion : la voici devenue solide et restée mince, image durable et véridique de la puissance du pachynihil.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Plus de grinçant !


Chaque existence est un poëme où retentit l'atroce ironie du Grand Tout.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Interlude

Jeune femme foulant aux pieds l'œuvre d'Étienne-Marcel Dussap

Écorchés vifs


Si les nihiliques présentent cet aspect scoriacé, c'est qu'ils ont été fondus en de terribles creusets souterrains. Ils semblent continuer de se hérisser et presque d'exploser : partout déchirés, partout agressifs et rebelles, ils fixent les sursauts d'une pensée courroucée, qui se bat, qui se rebiffe où et comme elle peut — celle du Rien

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Plus fort que de jouer au bouchon


« Je décide de bouger le bras, et effectivement je le bouge.
— Comment cela ? »


(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Paresse


28 janvier. — Paresse, chez les Romains, était une divinité allégorique, fille du Sommeil et de la Nuit. Elle fut métamorphosée en tortue pour avoir écouté les flatteries de Vulcain. Le limaçon et la tortue lui étaient consacrés. Je décide de placer ma journée sous son auspice.

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)