jeudi 1 décembre 2022

Alternative à l'autolyse

 

Quand ça ne va pas fort — quand ça ne « boume » pas —, il n'y a pas que le suicide. On peut aussi aller au musée de l'Homme regarder des crânes et des masques. — À condition d'être dans le coin, c'est-à-dire.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Existentialisme

 

Le véritable existentialiste ne se trémousse pas dans les caves de Saint-Germain-des-Prés. Il n'écoute pas de jazz ni ne se pâme aux mélopées de la fille Gréco. Non, mes amis. Le véritable existentialiste, au contraire, se livre à des macérations continuelles. Il a une « écharde dans la chair ». Il ne peut oublier sa Némésis, une bourrelle du nom de Régine Olsen, qui est devenue pour lui le symbole de l'existence même (et suave).

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Rétribution

 

Il y en a qui parlent de l'absurde et on leur donne le prix Nobel. Pour corroborer leur thèse ? D'autres qui parlent du Rien et on leur donne peau de révérence parler zob. Pour la même raison ? 

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Lèpre intérieure

 

Pareil au cagot, le nihilique est atteint d'une « lèpre intérieure ». Dans son cas, cette « lèpre intérieure », c'est l'idée du Rien — la pensée que « rien n'est ». On devrait d'ailleurs dire la sensation du Rien, car comme idée, elle ne vaut pas cher.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)