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mercredi 2 avril 2025

Aux chiottes les mots

 

Le gars Chandos n'arrivait pas à décrire les émotions qu'il ressentait à la vue d'un arrosoir en zinc, d'une herse abandonnée dans un champ ou d'une cavalcade de rats dans une cave. Alors par dépit, il décida qu'on ne pouvait rien décrire du tout et qu'on pouvait aussi bien envoyer les mots aux chiottes. Et le pis c'est qu'il avait raison : on ne peut rien décrire. On est faits comme des picodons fermiers, mon vieux Milou. Vite, à la capitainerie du port !
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

samedi 26 août 2023

Un déçu du vocable

 

La position quant au langage du Lord Chandos de Hofmannstahl pourrait se résumer par cet aphorisme à la Wittgenstein : « Puisqu'on ne peut rien dire, il faut se taire. » Lord Chandos est un déçu du vocable. Il a d'abord tenté de dire les choses, mais ça n'a pas marché. Alors puisque le langage « pue du cul », puisque les mots sont insuffisants et faux, le mieux est encore de « fermer sa boîte à fromage ».
P.S. : Merde à celui qui le lira, signé Bigeard.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

dimanche 30 octobre 2022

Un mal embouché

 

La « réalité empirique » lui en a tellement fait voir que le nihilique ne supporte plus rien. Dès qu'il sort de chez lui, ça va mal. Un arrosoir, une herse à l'abandon dans un champ, un chien au soleil, un cimetière misérable, un infirme, une petite maison de paysans, tout devient aussitôt le réceptacle de son courroux. Et contrairement à Lord Chandos, les mots ne lui manquent pas pour exprimer ses sentiments — cochonnerie, saleté, pot de pisse, canaillerie, etc.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)