Intuition bergsonienne

 

Le philosophe Bergson souffrait de la solitude et aurait bien aimé rencontrer une « milf ». Il lui aurait montré son « élan vital », sa « durée » et son « évolution créatrice ». Mais il ne savait pas où chercher. Son cousin par alliance Marcel Proust lui conseilla de s'inscrire à un atelier d'écriture ou à un club de cinéphiles, mais Bergson avait l'intuition que ça ne donnerait rien.

 

(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

Sommet d'une vie

 

Alors même qu'on est devenu blasé, qu'on se croit revenu de tout, on reste marqué par le jour exceptionnel où on a découpé soi-même les dindonneaux.

 

(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

Un critique très volatil

Pour le critique Georges Poulet, le moyen par excellence de cerner un auteur était d'étudier sa perception de la durée. Molière, Proust, Flaubert, Montaigne, Stendhal, tous furent les victimes de son zèle de maniaque. Poulet a écrit une tétralogie intitulée Études sur le temps humain. Coïncidence ? Le tétras est un gros gallinacé vivant dans les forêts de conifères.

 

(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Bergson et les sources

 

Bergson était à ce point fasciné par les « milfs » et les « cougars » qu'il les avait d'abord inclus parmi les sources de la morale et de la religion, en plus de la pression sociale et de la conscience individuelle. Heureusement, son cousin par alliance Marcel Proust lui signala son erreur avant qu'il n'envoie son manuscrit à l'éditeur et le scandale fut évité, mais de justesse.

 

(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Recherche du temps perdu

 

En proie à une quête désespérée, les lèvres tordues par l'effort, on cherche à faire revivre en soi, ne fût-ce qu'un instant, son existence ancienne. On évoque une madeleine, on se remémore un dallage inégal, mais va te faire fiche, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Tout le monde n'est pas Marcel Proust, et ce n'est pas la comtesse Greffulhe qui va nous aider, bien certainement.

 

(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Acronymes

 

Quand vous entendez certains acronymes, c'est un peu comme quand vous boulottez une madeleine : votre enfance resurgit. Ainsi de la Cidunati (de Gérard Nicoud) et du CNPF (de François Ceyrac et d'Yvon Gattaz).

 

(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

Ours

 

L'indigeste Ulysse et la pondéreuse Recherche du temps perdu nous font rêver d'un monde où tous les écrivains auraient la concision d'un Loomis.

 

(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

Bergson, guilgoul et ibbour

 

Le philosophe Henri Bergson n'était pas du genre à confondre le guilgoul et l'ibbour. « Transmigrer, ce n'est quand même pas pareil que d'être enceint d'une autre âme », disait-il à Marcel Proust chaque fois qu'il le rencontrait chez la comtesse Greffulhe. Fataliste, ce dernier acquiesçait.

 

(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

Frivolité des mourants

 

Comme Marcel Proust, le nihilique trouve « quelque chose d'un peu vil à cette incroyable frivolité des mourants ». Sauf que les mourants, pour lui, c'est tout le monde. Et il insiste : « TOUT LE MONDE, VOUS ENTENDEZ ?!? »

 

(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Gare aux gaffes du gars gonflé

 

Marcel Proust était spécialiste des gaffes. Un jour qu'il était en visite chez la comtesse Greffulhe, il poussa par mégarde la porte d'une salle de bain et découvrit une dame complètement nue. Il la reconnut au premier coup d'œil, c'était Fabienne Tabard, la femme du marchand de chaussures. Il recula aussitôt, referma la porte et dit : « Pardon monsieur. » Il était peut-être gaffeur mais il avait du tact.

 

(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Marcel Proust et les caisses

 

Il est notoire que le romancier Marcel Proust avait l'époustouflante faculté de lâcher en toute discrétion d'énormes « caisses ». Il s'en vantait souvent à son cousin par alliance le philosophe Henri Bergson. Mais un jour, il fut bien près de se faire prendre. Il se trouvait dans le salon de la comtesse Greffulhe, sirotant un thé au jasmin, quand il largua une énorme « caisse » au moment même où se faisait un blanc dans la conversation. Pour qu'on ne le soupçonne pas, il s'exclama aussitôt : « Quelqu'un a largué une caisse ? Que cette personne se dénonce ! De suite ! Ah mais ! C'est formidable, ça ! »

 

(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Nouvelles impressions d'Afrique

 

Raymond Roussel : Marcel, je suis dans la mouise, l'inspiration m'a quitté, je ne sais plus quoi écrire.
Marcel Proust : Retourne en Afrique, eh, patate !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Contre Proust

 

Les fastidieux développements proustiens sur le « temps perdu » et le « temps retrouvé » ont tout des divagations d'un maniaque. Cette madeleine ! Ce dallage inégal ! Qui peut croire à de telles billevesées ? Et puis, toute cette histoire traîne en longueur. L'intrigue aurait gagné à être resserrée. Deux mille quatre cents pages ! Sommes-nous des bêtes pour être traités ainsi ? Si vous nous piquez, est-ce que nous ne saignons pas ? Si vous nous chatouillez, est-ce que nous ne rions pas ? Allons !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Distraction proustienne

 

Marcel Proust était si distrait qu'il lui arrivait souvent de traverser quand le petit bonhomme était rouge. Un jour, alors qu'il se rendait chez la comtesse Greffulhe... (interrompu)

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)