Adieu aux forêts

 

Lorsqu'un quidam vous annonce qu'il va falloir être très courageux — et d'autant plus lorsque ce quidam est votre médecin —, vous savez que vous allez bientôt pouvoir dire adieu à toutes les choses, au monde, à la mer, aux forêts ; dire adieu à toutes les roses que l'hiver prépare en secret. Et aussi, cela va sans dire, adieu à la philosophie marcellienne.

 

(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

Des concepts au poil

 

Les concepts de volonté et de représentation, quand on est schopenhauerien, on les applique d'abord au monde, à la mer, aux forêts, puis une fois qu'on a pris le tour de main, aux roses que l'hiver prépare en secret. À condition de le faire très soigneusement, ça marche au poil.

 

(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Radical quinquet

 

Le scepticisme humien promet de nous faire voir la vie en beau, d'être le radical quinquet à la lumière duquel on pourra observer le monde, la mer, les forêts, sans oublier les roses que l'hiver prépare en secret, mais va te faire fiche : on ne voit que dalle.

 

(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Preuve vivante

 

Vous croyez peut-être qu'il n'est pas possible d'avoir pour seule « raison d'être » de dénigrer — le monde, la mer, les forêts ; les roses que l'hiver prépare en secret —, mais nous pouvons vous assurer que si. Ce n'est pas une vie, mais c'en est une quand même.

 

(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

Étrangeté croissante du réel

 

On pourrait croire que plus on avance en âge, plus on s'habitue aux choses (au monde, à la mer, aux forêts ; aux roses que l'hiver prépare en secret), mais point du tout. Au contraire, tout vous paraît de plus en plus étrange. Étrange et — après tout, pourquoi ne pas le dire — stupide.

 

(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

Indifférence de l'autrui lévinassien

 

Vous allez clamecer, vous allez devoir faire vos adieux « au monde, à la mer, aux forêts » (pour parler comme Rosemonde Gérard), il va falloir « être très courageux » (pour parler comme votre médecin) et TOUT LE MONDE S'EN FOUT !!! Ça ne les concerne pas, les salops ! Tu parles d'une humanité ! Humanité de merde, oui ! Salops ! Pots de pisse ! Scélérats ! Euh...

 

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Caractère funeste du « Suisse »

« Quant à l'excrément, je crois que le démon ne pourrait pas susciter un hérésiarque plus funeste que ce pontife. » (Rosemonde Gérard, Méditations poétiques)

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Lexicologie

Disconvenable, adj. des deux g. Qui n'est pas convenable. « Laquelle Raoulle dist au suppliant qu'il estoit un malvais loudier, avec plusieurs autres paroles desconvenables et contre l'oneur dudit suppliant. » (Lett. de rémiss., année 1372 ; Trés. des Chartr., reg. 103, ch. 350). « Les épithètes disconvenables dont j'accable mon Moi l'irritent continûment. » (Rosemonde Gérard)

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)

Discrépance

En mathématiques, on appelle discrépance la propriété qui caractérise le fait d'emplir l'espace dans toutes les directions envisageables. — « La discrépance du Moi me suffoque continûment. » (Rosemonde Gérard)

(Włodzisław Szczur, Mathématique du néant)