lundi 24 mars 2025

Tête de nave

 

À cause de son intranquillité, de son crâne en pain de sucre et de son teint blafard, Fernando Pessoa — Ô roues, ô engrenages, r-r-r-r-r-r-r éternel ! Violent spasme retenu des mécanismes en furie ! — était surnommé « tête de nave » par les habitués du café Martinho da Arcada. Il essayait de faire mine de rien mais cela le courrouçait et le rendait encore plus intranquille.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

On ne divague plus


« De battre la campagne mon esprit s'est arrêté. » — Comme épitaphe ?
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Sauvés de la fricassée

 

Le critique Georges Poulet était le frère cadet de l'écrivain et journaliste Robert Poulet. Les deux furent élevés en plein air à Chênée, près de Liège. Leur talent pour l'écriture leur permit d'échapper au sombre destin que leur prédisaient certains cassandres, celui de « finir chez le colonel Sanders ou chez le général Tso ». Robert perdit tout de même quelques plumes à la Libération (il fut condamné à mort par la justice belge avant de voir sa peine commuée et de s'exiler en France).
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Cauchemar de l'éditeur

 

Pour un éditeur, il n'y a pas pire crève-cœur que de devoir envoyer au pilon un livre de Georges ou de Robert Poulet. Mais quand ça ne se vend pas...
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)