mercredi 26 octobre 2022

La peur des coups

 

« Pourquoi vivez-vous ? Est-ce que je vis, moi ? » — Voilà ce que le nihilique dirait aux gens qu'il croise dans la rue s'il ne craignait de se prendre des « mandales ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Dabe égyptien

 

Au dire de Jean-François Champollion, le pharaon Djoser, qui succéda à son père Khâsekhemoui, était surnommé « Monsieur Jo » ou encore « le Dabe ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Drôle d'idée

 

L'écrivain Georges Perec — il en fait l'aveu dans un de ses livres — s'était mis en tête de « chercher en même temps l'éternel et l'éphémère ». Quand il lut ça, le nihilique s'exclama : « Moi aussi ! » Mais tandis que le « chantre de l'absence douloureuse » cherchait l'éternel et l'éphémère dans l'écriture et dans le ressassement de souvenirs insipides, le nihilique décida, on ne sait pourquoi, de les traquer dans une tête de chien couché !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Commediante, tragediante

 

Étang de Soustons, deux heures de l'après-midi : le lieu et le moment où le « négateur universel » Émile Cioran fut foudroyé par une réminiscence de vocabulaire — « All is of no avail » — et fut tenté de se jeter à l'eau car il n'avait « jamais ressenti avec une telle violence le besoin de mettre un terme à tout ça ». Heureusement, il y avait du monde, ce qui le dissuada de s'immoler. De plus, d'après Simone Boué, il nageait comme un dauphin.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)