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samedi 16 mars 2024

Un original

 

Théophile Gautier disait, il disait comme ça que tout passe ; que l'art robuste seul a l'éternité ; que le buste survit à la cité. C'était un original fieffé.
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

mardi 27 février 2024

Gérard et les mots-valises

 

« Arrivé sur la place de la Concorde, ma pensée était que la mort est un alicament (puisqu'elle nourrit et guérit tout à la fois). Puis me vint l'idée que Théophile Gautier était un rurbain et Pétrus Borel un adulescent. J'étais, il m'est douloureux de l'avouer, à fond dans les mots-valises. » (Gérard de Nerval, Aurélia)
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

lundi 18 décembre 2023

Si lassante la vie

 

Sans se prendre pour Théophile Gautier, il faut avouer qu'on est, soi aussi, frappé d'une lassitude d'hippopotame.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

samedi 14 octobre 2023

Un gautiériste

 

« Alors ? T'es mallarméen, il paraît ?
— Non, je suis gautiériste. Depuis que j'ai lu le Capitaine Fracasse, je ne jure plus que par Gautier. Je trouve que l’écriture gautiériste, tel un mécanisme en marche vers l’épiphanie poétique, tend à rendre l’art immanent à elle-même (à l'écriture gautiériste, c'est-à-dire). Jusqu’à l’effacement des sutures, mon vieux ! Jusqu’à ce que soient à la fois dépassés et effacés les artifices et instruments qui servaient jusqu’alors cette immixtion, jusqu’au point où “la sphère de la littérature renferme la sphère de l’art.”
— Bon diousse.
— Nous nous interrogerons ici sur le rôle de cette nostalgie picturale dans l’écriture : l’art de l’écrivain ne doit-il pas reconnaître une forte dépendance à cette nostalgie ?
— Ah, je ne sais pas, gars. J'avoue que je n'y ai jamais réfléchi. Bon, il faut que j'y aille. Alors ciao, hein ! Arrivederci !
— Ouais, aux fines herbes. »
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

jeudi 30 août 2018

Regrets tardifs


Le 26 janvier 1855, Gérard de Nerval qui, d'après ses amis Théophile Gautier et Arsène Houssaye, « en avait soupé de l'haeccéité » se pend aux barreaux d'une grille qui fermait un égout de la rue de la Vieille-Lanterne (voie aujourd'hui disparue, qui était parallèle au quai de Gesvres et aboutissait place du Châtelet).

Au moment du trépas, le poëte fait l'expérience du phénomène appelé dédoublement astral ou sortie du corps, et peut contempler pendant quelques instants son Moi défunt, expérience qu'il décrit ainsi dans son journal demeuré inédit : « Son visage immobile et qui semblait devenu tout petit, ses yeux fermés, ses mains maigres évoquant des serres de gerfaut moderato, toute cette chose si insupportablement funèbre, si inexplicablement douloureuse qu'est un cadavre, même un cadavre de chien ou de rat, oui, tout cela qui allait bientôt se diluer, tout cela fit que j'eus le cœur serré, comme si je venais de perdre, au lieu de mon odieux Moi, quelqu'un de très cher et de très beau... Sans savoir pourquoi, sans chercher à raisonner cette impression soudaine, rien que parce qu'il n'était plus, parce qu'il ne se livrait plus à ses horripilantes singeries, je découvris en lui d'émouvantes vertus et des beautés prodigieuses... Et je pleurai sur lui, je pleurai abondamment... ».


(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)

vendredi 20 juillet 2018

Humilité du suicidé philosophique


Comme le Tiburce de Théophile Gautier, le suicidé philosophique ne se croit pas le pivot de la création, et comprend fort bien que la terre puisse tourner sans qu'il s'en mêle. Il « ne s'estime pas beaucoup plus que l'acarus du fromage ou les anguilles du vinaigre ».

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)