dimanche 15 mai 2022

Rédemption par le taupicide

 

L'homme du nihil n'a jamais compris pourquoi l'Église condamne l'homicide de soi-même alors que tout laisse à penser que c'est Dieu lui-même qui a envoyé à l'homme le taupicide pour lui permettre de se racheter du péché d'exister.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Monotonie du Rien

 

Les jours du nihilique s'écoulent monotones comme une litanie de cailloux.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Bon débarras

 

Peut-être, à l'instant de « décéder », l'homme du nihil regrettera-t-il la douceur des soirs à Saint-Clément, quand les souffles légers portent l'odeur des foins et le parfum miellé des clématites. Mais il y a une chose de ce « monde de néant » qu'à coup sûr il ne regrettera pas : c'est l'homme (le « monstre bipède »).

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Hypocrisie du monstre bipède

 

L'homme du nihil en a fait la remarque à maintes reprises : le monstre bipède est à la fois « faux comme un jeton » et « franc comme un âne qui recule ». Puisqu'il en est ainsi, pourquoi avoir pris la peine de donner un nom à cette qualité introuvable qui s'appelle la sincérité ?

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Les heureux et les damnés

 

On se console d'être un raté quand on songe que ceux qui ne le sont pas... le sont davantage encore — en un certain sens que l'on se gardera de préciser ici — et ne le savent même pas (les pauvres).

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Parler aux oiseaux

 

« Au Jardin des Plantes, j'ai regardé longuement un flamant rose qui, dans sa cage, allait et venait le long du mur, parcourant à quelques centimètres près la même distance, c'est-à-dire au maximum deux mètres. Ayant en horreur les volucres — et tout particulièrement ceux qui marchent de façon monotone —, je l'ai traité de “salop” mais il a continué comme si de rien n'était. Je l'ai alors traité de “nerf sciatique” et il a arrêté. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Urine de vache

 

L'urine de vache était le seul remède dont les moines étaient autorisés à se servir dans les premières communautés bouddhiques. Et quand on y réfléchit, c'était juste et normal, car à part peut-être l'idée du Rien, il n'y a rien de mieux que l'urine de vache.

(Fernand Delaunay, Glomérules)