dimanche 30 mars 2025

De quoi nous sommes faits

 

Les gravures aux murs du salon de Sobakevitch ; les longues moustaches de Miaoulis, Canaris et Mavrocordato ; les fortes cuisses de l'héroïne Bobelina... Tout cela fait partie de nous, désormais. On se l'est incorporé. C'est gai, il n'y a pas à dire.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Gestion du reliquat

 

Sa vie, on ne sait pas si on en a déjà dépensé les deux tiers, les neuf dixièmes ou les quatre-vingt-dix-neuf centièmes. On peut se prendre un pot de fleur ou une enclume sur le cassis à tout moment. Dans ces conditions, le plus sûr est de continuer à ne rien faire. Ce serait tout de même bête d'avoir un « travail en cours » quand ça arrivera.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Rappel à l'humilité

 

Le « pauvre être au cri bègue, aux doigts gourds » dont parle le poëte, ce n'est pas l'ineffable homme des cavernes, c'est soi-même. Il faudrait s'en souvenir chaque fois que l'on éprouve l'envie de faire l'intéressant devant un parterre de notables ou un cartable de notaire.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Genèse

 

Alors qu'il arpentait pieds nus la plage de Scheveningen, Paul Gadenne marcha sur un casseau de bouteille. « Il y a là matière pour un roman », se dit l'écrivain. Aussitôt dit, aussitôt fait.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)