samedi 4 mars 2023

Rumination

 

Non seulement la solitude existe, mais elle vous congèle le cerveau. Elle annule le présent et fait remonter le passé à la surface. On revit ses échecs antérieurs au lieu d'en confectionner de nouveaux. Comme la mort (selon Jankélévitch), la solitude est un « état malaisant ». 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Impotence balavoinesque du nihilique

 

C'est le printemps. Sur le cep, le sarment gaillardit. La nature peut. La nature sait. Mais toi, tu ne peux pas, tu ne sais pas, et tu restes planté là. Oui : comme le chanteur Daniel Balavoine. 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Un être disgracié

 

Le nihilique ? Il est là où se terre le blaps. Dans l'obscurité. Dans les décombres — à la Rebatet. Comme le blaps, il se nourrit d'excréments et projette un liquide nauséabond (sous forme d'aphorismes) lorsqu'il est menacé. Comme le blaps, il a mauvaise réputation. « Blaps présage de mort ». Ça vous dit quelque chose ?  
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Pas de robinets pour le Grandiloque

 

11 octobre 1967. Dans le but de se procurer des robinets « vieux modèle, hélas » pour sa cuisine, le « négateur universel » Émile Cioran parcourt les quincailleries du boulevard Richard-Lenoir. Il y rencontre des commerçants « impolis jusqu'à la provocation » et est accablé par la fatigue et l'écœurement quand il visite le marché aux puces. Des monstres ! Des monstres, partout ! « L'humanité ? Il n'y a pas d'humanité ! Il n'y a que les scrofuleux débris de stupides pullulements », dira-t-il plus tard à son ami Gabriel Marcel quand il lui racontera son aventure. — Et tout ça pour faire chou blanc ! Tout ça pour repartir sans « roubinets » ! Que va dire Simone ? 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)