mercredi 22 février 2023

Vrombissement rhéographique

 

La vieillesse vous équarrit : on renonce à tout, on perd jusqu'au goût de l'ironie, on n'est plus qu'un « vrombissement rhéographique ». 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Anchois du non-être

 

À chaque instant, l'idée du Rien peut s'emparer de vous. Un exemple entre mille : vous êtes occupé à finir un bocal d'anchois en saumure dans votre gourbi quand soudain... patatras ! vous êtes pris en tenaille par les vagues infinies d'un nihil légendaire ! Le Grand Rien vous enveloppe de sa terrifiante onctuosité ! 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Pas comme Bichelonne !

 

Le bonheur ? Il ne faut pas pousser, on ne vise pas si haut. On voudrait juste, si possible, échapper au destin de l'infortuné Bichelonne (dépression, douleurs lancinantes au genou suite à un accident de voiture, « repassage » final par le docteur Gebhardt à Hohenlychen). Pour cela, une solution simple : ne pas devenir ministre de la production industrielle et des communications en 1940. 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

In illo tempore

 

Quand on observe le monstre bipède, on a l'impression qu'il court après sa vie. La temporalité du temps disloque son esprit et provoque, telle une fièvre tropicale sidérante, un émiettement touffu de sa personne. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. À une époque lointaine, l'ineffable homme des cavernes, avec son petit panier rempli de cerises sauvages, était le maître du temps. 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)