lundi 17 octobre 2022

Un joyeux luron

 

Le nihilique est un sacré phénomène. On dirait qu'il n'appartient pas à ce monde-ci, mais à un autre qu'il aurait perdu pour toujours. Peut-être le Grand Indéfini d'Anaximandre ? En tout cas, il est souvent mélancolique et rien ne peut l'égayer. En bref, c'est un vrai bonnet de nuit.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Rencontre manquée

 

Un jour, Louis Leprince-Ringuet décida de rendre visite à Paul Dirac. Il voulait « lui serrer la pince » et en profiter pour discuter de photons. Mais quand il arriva chez Dirac, celui-ci était parti faire ses courses. Alors Leprince-Ringuet dit que puisque c'était ainsi il repasserait le lendemain. Mais il n'en eut pas l'occasion car il dut ensuite garder le chat de Schrödinger et... mais c'est trop compliqué à expliquer.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Émile l'imposteur

 

Quand on est persuadé que « rien n'est », on n'a d'autre choix que de se taire : que pourrait-on dire et à qui ? Le nihilique se tait donc — à moins d'être des Carpates ou — cas plus épineux nécessitant l'emploi de fractions continues de Bezons. 

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

La longue attente du Rien

 

Les gens font ceci et cela, on dirait que c'est leur raison d'être. Mais toi tu ne fais rien, tu es assis à ta fenêtre et tu penses à la mort (ou à un point mathématique) quand vient le soir.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)