« Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'oût », conseille le laboureur à ses enfants. Et ces derniers creusent, fouillent et bêchent, comme de parfaits crétins. On lit cette grinçante fable, et le peu de foi qu'on avait en l'être humain s'évapore. On a envie de faire comme le poëte Jean-Pierre Schlunegger : sauter d'un pont et se fracasser sur les rochers de la rivière Veveyse. « La rouille du rasoir, dentelle du suicide, se défait dans la brume errante du matin », avait d'ailleurs écrit le barde de façon prémonitoire.
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)