jeudi 20 avril 2023

Légèreté du Grandiloque et dépit de Michaux

 

Le « négateur universel » Émile Cioran ne prenait rien au sérieux. « Tous nos maux sont couleur de poilade », disait-il à son ami Henri Michaux. Mais ce dernier, qui souffrait de rhumatismes dès qu'il y avait un changement de temps, trouvait ce genre de déclaration d'un goût douteux. (Anecdote rapportée par Gabriel Marcel dans ses Entretiens avec Paul Ricœur)
 
 (Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mercredi 19 avril 2023

Omniprésence du merveilleux

 

« Le merveilleux, je le répète, est partout, de tous les temps, de tous les instants. On peut même le trouver dans une... tête de chien couché ! Mais oui ! » (Benjamin Péret, Anthologie des mythes, légendes et contes populaires d'Amérique)
 
 (Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Tou(te)s coupables

 

S'il faut en croire Léonard de Vinci, « passé quarante ans, un homme est responsable de son visage, et une femme de sa connerie ».
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

On demande un yak

 

Le nihilique, parfois son Moi lui pèse tellement qu'il souhaiterait d'avoir un ruminant à poils longs de l'Himalaya pour le porter (ficelé à un bât).
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Occultisme fromager

 

Le vocable tyromancie désigne la divination par le fromage (gruère, picodon fermier, chabichou, et cætera). C'est un genre de discipline occulte pratiqué par des « tyromants ».
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mardi 18 avril 2023

Métopomancie

 

Le passé d'un homme est en général difficile à deviner, mais son avenir nullement. Il est inscrit sur son front d'ancêtre préhistorique. À quelques variations de détail près — et sauf cas d'homicide de soi-même ou de chute mortelle dans un escalier —, il est radiologique, échographique, chirurgical, médicamenteux et moussu.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Un modèle de bon goût

 
Comme Virginia Woolf, il faudrait avoir le bon goût d'être mort. Mais aura-t-on le courage, comme l'écrivain anglais, de se plonger tout entier et tout nu dans une cuve pleine d'oignons et de jaborandis ?
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Vers une poésie de métier

 

Dès 1934, Charles de Gaulle, qui n'était alors que colonel, avait reconnu l'importance de René Char comme poëte, mais quand il tenta d'en convaincre les vieilles badernes, Gamelin, Pétain, Weygand, etc., elles firent la sourde oreille. Elles préféraient José-Maria de Heredia (« Comme un vol de gerfauts, etc. »)
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Importance de l'équipement

 

En tant qu'ancien uhlan, le nihilique sait le prix d'un sabre bien trempé — son préféré est le Blücher 1811 — et d'un véloce bourrineau.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

lundi 17 avril 2023

Douleur à l'Union

 

Selon le témoignage de Louis Mermaz, Jacques Delors avait mal à l'Union quand il mentait, Kohl.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Manque de finesse d'Helmut la Poire

 

D'après Jacques Delors, ça ne sentait pas la ruse quand il mentait, Kohl.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Untergang des Abendlandes

 

Plus ça va, plus on a l'impression d'être le seul non-fou dans cet asile de fous qu'est devenu l'Occident — un Occident féru de « réchauffement climatique », de « genre » et de « développement durable ». Ces fous, nous passerons sous silence leur nombre, car il correspond à une évidente exagération hindoue. (Mais après tout, pourquoi ne pas le dire : ils seraient quatre-vingt-quatre mille.)
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Odeurs

 

« Tourbe inquiète et savante, fière des progrès de sa raison, l'humanité fait jore qu'elle est ultra raffinée, mais en fait elle pue des pieds — et parfois de la gueule. » (Alphonse Rabbe, Album d'un pessimiste)

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

dimanche 16 avril 2023

Mauvais lieu

 

Rien ne saurait mieux décrire l'atmosphère viciée qui règne dans la « réalité empirique » que le macaronique « ambientis lupanar ».
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Deuxième choix

 

S'il n'avait pas été nihilique, le nihilique aurait bien aimé être « sage de la rue Cambon ».
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Péjoration

 

L'individu Jean-Paul Sartre est au Dasein heideggérien ce que le rat est au surmulot : une péjoration.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Indifférence de l'autrui lévinassien

 

Vous allez clamecer, vous allez devoir faire vos adieux « au monde, à la mer, aux forêts » (pour parler comme Rosemonde Gérard), il va falloir « être très courageux » (pour parler comme votre médecin) et TOUT LE MONDE S'EN FOUT !!! Ça ne les concerne pas, les salops ! Tu parles d'une humanité ! Humanité de merde, oui ! Salops ! Pots de pisse ! Scélérats ! Euh...
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

samedi 15 avril 2023

Dépècement phantasmé du Grand Tout

 

Le réel, la vie, l'autrui du philosophe Levinas... Toutes ces absurdités... Mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Pas grand chose. Alors on rêve de vengeance, on tire des plans sur la comète, on vit dans ses phantasmes. « Dès qu'il aura le dos tourné, le dépecer, le Grand Tout ! »
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Anarchisme betteravier

 

S'il veut échapper à l'emprise tentaculaire de l'État, l'étant existant n'a d'autre choix que de vivre en autarcie et de se nourrir de betteraves qu'il a lui-même cultivées. Notons par parenthèse que, comme l'homme, le jus de betterave se prête idéalement à la défécation.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Pestilence du Dasein

 

La matière excrémentitielle est l'alpha et l'oméga de la vie humaine. Tout en procède et tout y ramène. Par quelque bout qu'on le prenne, l'homme est un être foncièrement fécal. D'ailleurs, il cocotte « grave » — ce qu'on peut constater, par exemple, en prenant les « transports en commun ».
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Le bonheur de séduire, l'art de réussir

 

Dire à une femme que « rien n'est » peut l'émoustiller jusqu'à un certain point, mais lui proposer un petit tour dans une jonque l'enivrera au centuple. Qui pourrait résister à une telle promesse d'excursion ? À la perspective de partager une assiette de pilchards au milieu de nulle part ?
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

vendredi 14 avril 2023

Supériorité de l'introspection nihilique

 

L'introspection nihilique a ceci de remarquable qu'elle subsume les symbioses et les osmoses. C'est ce qui la rend supérieure aux philosophies de l'Un, du vrai, du bien, de la liberté, de la durée et de l'existence (coupée de l'essence).
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Consolation de la philosophie

 

Il n'est pas rare qu'arrivé à un certain point de son existence, le Dasein fasse un douloureux retour sur soi-même et se dise : « Alors quoi ? C'est ainsi que l'on doit vivre ? Dans ce mélange acrobatique de vide crasse et de trop-plein nectarifère ? Ce n'est pas possible, comme même ! » (il ne sait pas qu'on dit « quand même »). Heureusement, Heidegger et d'autres amis de la sagesse sont là qui lui répondent : « Si, si, tuouaouar, c'est possible. »
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Ce que c'est que la vie

 

La vie n'est pas un beau roman. Ce n'est pas une belle histoire. Ce n'est pas une romance d'aujourd'hui. C'est une grosse tourte de m...
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Un continuateur de L'Ecclésiaste

 

« Dans la vie tout est précaire, rien ne dure, le bonheur surtout. Un moment on est en haut, et le moment d'après... tout en bas. » (Marcel Campion, La Grande roue du destin)
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

jeudi 13 avril 2023

Machine à coudre vs. tête de chien couché

 

Au chapitre six des Chants de Maldoror, Lautréamont dit de Mervyn qu'il est « beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie ». Et les surréalistes aussitôt de s'extasier : « Oh là là ! C'est inc'oyable ! My God, that's amazing ! » Mais pourquoi une machine à coudre ? Et pourquoi un parapluie ? Pourquoi pas plutôt une... tête de chien couché ? Tant qu'à donner dans le grinçant ?
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Pan sur le bec

 

Schopenhauer ne ratait jamais une occasion de se payer la fiole de Hegel. Ainsi, il dit à un endroit de son Monde comme volonté etc. que chercher un dessein dans l'histoire est comme chercher une tête de chien couché ou un risotto aux asperges (ein Risotto mit Spargel) dans les nuages : on les y trouve parce qu'on les cherche — mais à part ça...
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Un patronyme évocateur

 

Dans un de ses dialogues avec Osvaldo Ferrari, Jorge Luis Borges indique avoir fait la connaissance de Güiraldes par l'intermédiaire de Brandán Caraffa — et ce nom fait aussitôt surgir à la pensée l'image d'un pichet ou d'un broc.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Fuite de sens

 

Certains naufragés perdus dans le désert de Gobi de l'existence voient la femme — avec sa « mijole » et ses « biberons Robert » — comme une sorte de « point d'eau ontologique » où il vont pouvoir se désaltérer et même — pourquoi pas — se « ressourcer ». Erreur ! Ça ne sert à rien ! C'est un leurre ! Car ça coule par les côtés !
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)