dimanche 23 avril 2023

Baudelaire et Boudin

 

C'est Baudelaire qui a surnommé Eugène Boudin « le peintre des beautés météorologiques ». Il trouvait ce peintre « aux pommes ». Chaque fois qu'il entrait au Salon d'automne, il disait à Poulet-Malassis qui l'accompagnait (ils y allaient toujours ensemble) : « Tiens, voilà des tableaux de Boudin. » Et ensuite : « Prends donc ce fauteuil, tu seras mieux. »
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Inconvénient des criques

 

On pourrait penser que les criques à marée basse sont des sites appropriés à l'homicide de soi-même. Mais ces sites, hélas, sont pleins de crabes. Et les crabes, ça pince.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Miracle fâcheux

 

La vie est un miracle fâcheux, mais un miracle quand même. Regardez le petit Bouboule... Ou un ginkgo biloba... On peut dire ce qu'on veut, c'est fortiche. — Non ?
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Critique littéraire

 

Les gens semi-éduqués ont l'air de penser que l'Aragon est de la littérature. Lisez Aurélien, qu'ils vous disent. Mais aux chiottes, tout ça. Aux doubles-vécés. Du balai. Il peut se le carrer dans le prose, son Aurélien, ce sale coco, avec sa gueule de poisson frit. Et l'autre, là, avec sa « belle du Seigneur ». Pauvre con. Je t'en foutrai des belles du Seigneur, moi, tuouaouar.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

samedi 22 avril 2023

Déception

 

Fidèle à l'enseignement de Tchouang-tseu, on essaie de rester impassible face à toute perte et tout changement, et on y arrive plus ou moins. Tchouang-tseu nous avait promis qu'on entrerait alors dans l'initial ciel pur et qu'on assisterait à l'apparition et à la disparition des phénomènes infinis, mais va te faire fiche : tout ce qu'on voit, c'est le faciès hippopotamesque d'une mégère qui nous demande si on a « bientôt fini de déconner ». Merci Tchouang-tseu.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Pas mal trouvé

 

Dans son Livre de l'intranquillité, l'écrivain portugais Fernando Pessoa traite la réalité empirique de « grosse vache ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Tire-bouchonnement existentiel

 

Tout ce que peut gagner l'étant existant à se promener dans le monde, c'est une épouvantable et non fair-play torsion de sa redingote.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

No qualification required

 

Pour se livrer à l'homicide de soi-même, il n'est pas besoin d'être sorti de Saint-Cyr. L'homicide de soi-même peut s'accomplir de toute manière, aussi simplement qu'on pratique l'épluchage des pommes de terre. Il faut juste faire attention de ne pas « riper », pour éviter d'« en mettre partout ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

vendredi 21 avril 2023

Graphomanie

 

À part peut-être le fait d'exister, il n'y a rien de plus déprimant qu'une librairie. Tous ces livres ineptes... Dont pas un sur mille ne parle du Rien... À qui, à quoi peuvent-ils bien être utiles ?
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Un oubli fâcheux

 

Le nihilique n'a pas fait son Bad Godesberg ! Il a oublié ! Ça la fout mal. Par contre, il a fait son couillon autant comme autant.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Molosse bienveillant

 

Le vocable zingibéracé est un molosse bienveillant pour celui qui se voit comme un « incurable de la société ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Cause première

 

Quand on y réfléchit, les neuf dixièmes des malheurs de l'homme viennent de ce qu'il est vivant. Ça l'enivre et il fait connerie sur connerie. Une fois mort, il n'est pas sorti d'affaire, car il doit encore se coltiner les asticots ; mais ça, comparé au reste...
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

jeudi 20 avril 2023

Un frénétique de la création

 

Ce besoin, chez l'homme, de « créer » (des concepts ou autre chose)... Déjà l'ineffable homme des cavernes... Avec ses bouts de silex et ses « peintures rupestres »... Après, il ne faut pas s'étonner de la mauvaise tournure qu'a prise la « réalité empirique ». Il y avait déjà assez d'horreurs comme ça dans le « réel », pourtant. Ne serait-ce que les insectes...
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

L'homicide de soi-même, c'est beaucoup plus que l'amour

 

Si l'amour, c'est l'infini mis à la portée des caniches (comme le définissait Louis-Ferdinand Céline), que dire alors de l'homicide de soi-même ! C'est l'infini infundibuliforme mis à la portée des... des... des concierges, mettons. Ou des garagistes de La Bouboule. Oui, c'est ça : des garagistes de La Bourboule.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Propre de l'homme

 

La différence majeure entre l'homme et l'animal, c'est que contrairement à l'animal, l'homme se demande ce qu'il fait là. On pourrait ajouter qu'il ne mange pas de croquettes « Canaillou » (sauf dérogation).
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Légèreté du Grandiloque et dépit de Michaux

 

Le « négateur universel » Émile Cioran ne prenait rien au sérieux. « Tous nos maux sont couleur de poilade », disait-il à son ami Henri Michaux. Mais ce dernier, qui souffrait de rhumatismes dès qu'il y avait un changement de temps, trouvait ce genre de déclaration d'un goût douteux. (Anecdote rapportée par Gabriel Marcel dans ses Entretiens avec Paul Ricœur)
 
 (Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mercredi 19 avril 2023

Omniprésence du merveilleux

 

« Le merveilleux, je le répète, est partout, de tous les temps, de tous les instants. On peut même le trouver dans une... tête de chien couché ! Mais oui ! » (Benjamin Péret, Anthologie des mythes, légendes et contes populaires d'Amérique)
 
 (Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Tou(te)s coupables

 

S'il faut en croire Léonard de Vinci, « passé quarante ans, un homme est responsable de son visage, et une femme de sa connerie ».
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

On demande un yak

 

Le nihilique, parfois son Moi lui pèse tellement qu'il souhaiterait d'avoir un ruminant à poils longs de l'Himalaya pour le porter (ficelé à un bât).
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Occultisme fromager

 

Le vocable tyromancie désigne la divination par le fromage (gruère, picodon fermier, chabichou, et cætera). C'est un genre de discipline occulte pratiqué par des « tyromants ».
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mardi 18 avril 2023

Métopomancie

 

Le passé d'un homme est en général difficile à deviner, mais son avenir nullement. Il est inscrit sur son front d'ancêtre préhistorique. À quelques variations de détail près — et sauf cas d'homicide de soi-même ou de chute mortelle dans un escalier —, il est radiologique, échographique, chirurgical, médicamenteux et moussu.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Un modèle de bon goût

 
Comme Virginia Woolf, il faudrait avoir le bon goût d'être mort. Mais aura-t-on le courage, comme l'écrivain anglais, de se plonger tout entier et tout nu dans une cuve pleine d'oignons et de jaborandis ?
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Vers une poésie de métier

 

Dès 1934, Charles de Gaulle, qui n'était alors que colonel, avait reconnu l'importance de René Char comme poëte, mais quand il tenta d'en convaincre les vieilles badernes, Gamelin, Pétain, Weygand, etc., elles firent la sourde oreille. Elles préféraient José-Maria de Heredia (« Comme un vol de gerfauts, etc. »)
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Importance de l'équipement

 

En tant qu'ancien uhlan, le nihilique sait le prix d'un sabre bien trempé — son préféré est le Blücher 1811 — et d'un véloce bourrineau.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

lundi 17 avril 2023

Douleur à l'Union

 

Selon le témoignage de Louis Mermaz, Jacques Delors avait mal à l'Union quand il mentait, Kohl.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Manque de finesse d'Helmut la Poire

 

D'après Jacques Delors, ça ne sentait pas la ruse quand il mentait, Kohl.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Untergang des Abendlandes

 

Plus ça va, plus on a l'impression d'être le seul non-fou dans cet asile de fous qu'est devenu l'Occident — un Occident féru de « réchauffement climatique », de « genre » et de « développement durable ». Ces fous, nous passerons sous silence leur nombre, car il correspond à une évidente exagération hindoue. (Mais après tout, pourquoi ne pas le dire : ils seraient quatre-vingt-quatre mille.)
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Odeurs

 

« Tourbe inquiète et savante, fière des progrès de sa raison, l'humanité fait jore qu'elle est ultra raffinée, mais en fait elle pue des pieds — et parfois de la gueule. » (Alphonse Rabbe, Album d'un pessimiste)

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

dimanche 16 avril 2023

Mauvais lieu

 

Rien ne saurait mieux décrire l'atmosphère viciée qui règne dans la « réalité empirique » que le macaronique « ambientis lupanar ».
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)