samedi 9 septembre 2023

Addendum

 

Mais le plus troublant et le plus effrayant est encore de penser que pour le reste de l'humanité, l'autrui lévinassien, c'est nous !!! Ô vanité des vanités ! Ô rictus bestial de l'existence !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Monstrueux autrui

 

Les animaux, les végétaux et les minéraux, passe encore, mais l'autrui lévinassien ! Son existence est bien la chose la plus inconcevable, la plus monstrueuse et la plus angoissante. On est tenté de croire qu'il s'agit d'une illusion, mais même le « négateur universel » Émile Cioran paraissait croire qu'il y avait « de l'autrui » (Ionesco, Beckett, Michaux, Simone Boué, etc.). Alors... — mais ça ne nous aide pas à « faire avec ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

De l'inconvénient d'être désenchanté

 

Quelqu'un — Raymond Doppelchor ? — a dit que quand on est revenu de tout, on n'arrive à rien, pas même à « concevoir une pensée ». Et ça a tout l'air d'être vrai — mais comme on est aussi revenu des « pensées », ça va.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Rien ne remplace

 

Une des plus belles phrases de la langue française est, dans son laconisme véridique, celle qu'écrivit dans son journal l'infortunée Marie Lenérouge (1875-1918) : « Rien ne console, parce que rien ne remplace. » Toute la doctrine nihilique y est resserrée avec une force et un bonheur d'expression suprêmes. Non, en vérité, rien ne remplace (et par conséquent, rien ne console non plus).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

vendredi 8 septembre 2023

Un calcul macabre

 

En plus de ses travaux sur le calcul des probabilités, le mathématicien Abraham Moivre est connu pour avoir prédit avec exactitude la date de sa mort (il ne s'est pas suicidé). Ses derniers mots furent pour dire à son ami Rogier van der Weyden : « T'as vu ? T'as vu ? »
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Émotion bellevilloise

 

Quand on arrive à la hauteur du château d'eau de Belleville, c'est comme quand on écoute le Voyage d'hiver de Schubert : l'émotion vous submerge. S'ensuit une rafale de « caisses ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Nietzsche dans le métro

 

Si le « penseur paradoxal » Frédéric Nietzsche pouvait prendre aujourd'hui le métro parisien, il serait sûrement victime d'un « malaise voyageur ». La laideur qui y règne ; la puanteur quasi excrémentitielle ; et ces gueules... pour quelqu'un d'aussi émotif...
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Odiosité des « bérables »

 

Quelqu'un dont la mort est réputée proche, on dit qu'il est « libérable ». Quand un tel individu croise un quidam qui, pour sa part, a encore de longs mois ou de longues années à tirer, il lui crie : « Bérable dans ta gueule ! Bérable dans ta gueule ! » (attesté par le professeur Munteanu).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

jeudi 7 septembre 2023

Méthode d'Urbantchitch


 
Comme Konrad, le héros de Thomas Bernhard, on aimerait faire répéter à sa bonne femme pendant des heures la phrase « Mimi vit six perdrix ». Ça lui ferait les pieds, à cette carogne. Pour une étude sur l'ouïe, qu'on prétendrait. Bon, mais il faudrait déjà avoir une bonne femme.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Extermination par le Maritain

 

Puisque « philosopher, c'est se préparer à mourir, c'est mourir », on aimerait conseiller à tous ces gens que l'on croise dans la rue ou dans les « transports en commun », à tous ces gens qui vous bloquent le passage, vous bousculent ou vous foncent dessus, de lire du Maritain ou de l'André Comte-Sponville et, oui, de mourir.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Un mec bizarre

 

De son propre aveu, le poëte Lamartine aimait à flotter sur l'onde de la mer à l'heure où, du haut du rocher, l'oranger et la vigne féconde versaient sur la vague profonde de ladite mer une ombre propice au nocher. Pour ça et pour d'autres choses encore, ses proches le tenaient pour un « mec bizarre ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Une activité contre nature

 

On peut supposer que la production de matière fécale est plus pénible — métaphysiquement ! — à une personne du sexe, car la femme est associée à la délicatesse et à la suavité, tout le contraire de l'excrément qui est le plus souvent grossier et malodorant.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mercredi 6 septembre 2023

Terribilité de Mummol

 

Comme jadis les guerriers lombards, le nihilique tremble au seul nom du patrice Mummol (il doit l'identifier à l'autrui lévinassien, ou quelque chose).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Fougères

 

Vous souvient-il encore au fond des jours, fougères, du pauvre être au cri bègue, aux doigts gourds ? De l'ineffable homme des cavernes, c'est-à-dire ? Avec son petit panier de cerises sauvages ? Il a fait du chemin, depuis. Il envoie des fusées dans la lune. Pourtant, c'est toujours un bredin, un fada, un jobastre, bref un idiot. Bon, ce n'est pas le tout. Ciao, les fougères ! Arrivederci !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Florilège

 

Le monstre bipède est impacté par la baisse des nappes phréatiques. Bientôt, il ne va plus être en capacité de s'hydrater. Heureusement, il a des opportunités à l'international. Il ne doit pas rester sur Paris (ou sur Bezons). Il doit se mettre en situation de mobilité (ou de handicap).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Tumulte des amarres

 

Le cerveau, c'est quelque chose. Il fait de ces associations loufoques ! Ainsi, le nihilique ne peut pas lire ou entendre le nom Marcel Béalu sans penser à du « papier alu ». Comment, après cela, se concentrer sur les poëmes dudit Marcel ?
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mardi 5 septembre 2023

Forcément coupable

 

L'homme a de quoi l'avoir saumâtre. Non seulement il est mortel et sujet aux hémorroïdes, mais les « experts du GIEC » veulent maintenant lui faire porter le bada pour les sécheresses et les ouragans !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Nuit d'hiver à Bezons

 

Terrible chose que l'existence ! Un vent glacé frissonne et court par les allées ; le Dasein heideggérien, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux, ne peut pas dormir sur ses pattes gelées. Dans les grands arbres nus que couvre le verglas, il est là, tout tremblant, sans rien qui le protège ; de son œil inquiet il regarde la neige et se dit : « C'est ça la vie ? Eh ben moïeux ! »
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Les taiseux

 

Voilà-t-il pas qu'après Maurice Blanchot et Louis-René Des Forêts, c'est Brice Parain qui se met à explorer les liens entre silence et littérature ! C'est une épidémie ou quoi ?
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Dirait Gide

 

Clafoutis : tout ce qu'il y a dans ce mot.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

lundi 4 septembre 2023

Un choix cornélien

 

Dans la vie, on a le choix entre le Rien et les emmerdes. Ceux qui aiment les emmerdes se mettent avec une bonne femme. Ceux qui préfèrent le Rien restent avec eux-mêmes (ils font l'expérience de la solitude, comme cela s'appelle). Mais on peut aussi avoir tout en même temps : le Rien et les emmerdes, la bonne femme et la solitude.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Belle phrase

 

Le nihilique : Vas-y, vieux, fais une belle phrase.
Julien Green : Okay. Attends... Attends... Je sens que ça vient... Oui, attends... Voilà. Un livre est une fenêtre par laquelle on s'évade. T'as vu ça ?
Le nihilique : Oh purée ! Oh purée ! Le mec ! 
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

De mal en pis

 

Jeune, le nihilique se sentait déjà vieux. C'était embêtant, mais maintenant qu'il l'est vraiment... c'est encore pis. Ses genoux grincent et cliquettent, ce qu'ils ne faisaient pas avant. Et s'il n'y avait que les genoux... Mais il y a l'être ! L'être !
— Hein ? 
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Gare à la polysémie

 

Exister est un verbe des plus scabreux, car il signifie à la fois posséder une réalité et se manifester dans la vie de l'autrui lévinassien de manière éminente. Pour éviter l'ambiguïté, on utilisera plutôt le vocable strapontin ou à défaut le pape François (même si le sens de la phrase en est quelque peu modifié).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

dimanche 3 septembre 2023

Verdict

 

Pour avoir singé la profondeur et s'être exprimé comme un oracle, l'horripilant René Char est condamné à recevoir une sévère bourrade dans les côtelettes. — À exécuter immédiatement.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Vade retro

 

« Vous reprendrez bien une petite tranche de Moi ? » demande le poëte. « Non merci, répond le nihilique. Mon âme ne le supporterait pas. Elle souffre d'indigestion. Le printemps était trop vert, elle a mangé trop de salade. Je suis à la diète polonaise. »
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Comme tout

 

Descendre des canettes de bière, assister à des courses de canassons et s'accoupler avec des trumeaux étaient les trois occupations favorites de l'écrivain Charles Bukowski. Il menait une drôle de vie, on peut dire. Mais enfin... c'est comme tout. Oui... c'est comme tout.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Être un hippopotame

 

Le vrai sage, ce n'est ni Socrate, ni Siddharta Gautama, ni Jankélévitch, ni même André Comte-Sponville, le vrai sage, c'est... l'hippopotame. La mortalité de l'être mortel, la temporalité du temps, l'haeccéité, l'hippopotame s'en tamponne le coquillard. Il accueille les dons de l'instant avec modestie et gratitude. Il nous montre le chemin du bonheur dans la simplicité. « Ô joie suprême ! Ô bonheur ineffable ! Une flaque de boue ! »
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

samedi 2 septembre 2023

Assommons les vieux jetons

 

Les « vieux jetons » ne méritent aucun respect. Ils ont persévéré dans l'être comme des bon Dieu de pervers. Ils nous dégoûtent. Et ils nous dégoûtent d'autant plus qu'on en est un soi-même.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)