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vendredi 18 janvier 2019

Dialectique fécale


La stratification de l'excrément ne laisse pas d'être instructive, et, peut-être, une coupe en profondeur y révélerait, dans les grandes lignes, quelque dialectique.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mercredi 16 janvier 2019

Totem pestilentiel


Dans le nord de la Mélanésie, les indigènes de l'île du Duc sont divisés en deux clans, dont l'un reconnaît comme totem ko gila le, un insecte mimétique ressemblant à s'y méprendre à la feuille du marronnier, et l'autre, celui des Pikalabas, Kam, qui est sans aucun doute, dit Frazer, l'excrément.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mardi 15 janvier 2019

Au centre du Dasein


C'est dans l'acte défécatoire que l'on saisit le mieux, à vif, la collusion des postulations le plus secrètes, les plus virulentes du psychisme individuel et des pressions les plus impératives et les plus troublantes de l'existence sociale. Il n'en faut pas plus pour accorder au « Suisse » une position éminente et pour inciter à ordonner par rapport à lui quelques-uns de ces problèmes essentiels qui touchent à la fois au monde de la connaissance et à celui de l'action.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

lundi 14 janvier 2019

Contamination


Ce n'est pas par ceux de ses aspects qui l'opposent à la réalité que la matière fécale est redoutable et insidieuse, mais tout au contraire par ceux qui l'en rapprochent — la taciturnité, la noirceur, la fétidité — et qui parviennent à la fin à faire planer sur elle, par contre-coup, un soupçon décisif d'irréalité.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

dimanche 13 janvier 2019

Un fascinant bibelot


Que la contemplation d'un « cigare japonais » bien moulé engendre une fantasmagorie chatoyante, née du regret et du désir, créatrice de simulacres évanescents, personne ne le niera. Mais là n'est pas l'apport principal du « cas ». Il réside plutôt dans sa capacité de fascination. L'excrément manifeste en effet quelle souveraine aisance jaillit, quand sont abolis les contrôles qui permettent l'œuvre constructive et diurne de l'homme.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

samedi 12 janvier 2019

Ténébreuses investigations


Dans son Journal d'un cénobite mondain, Gragerfis raconte qu'armé d'une lampe Mueseler 1, il a tenté, mais en vain, de percer l'obscurité qui enveloppe le « boyau culier », ce laboratoire secret où, dans le sommeil de la conscience, s'élaborent d'élémentaires et décisives fermentations. Cet échec ne l'a pas empêché de reconnaître au « Suisse » des vertus et des propriétés sur lesquelles étaient restés muets les plus enthousiastes de ses prophètes. Ainsi, il va jusqu'à affirmer qu'« il n'est rien de vigoureux ou de conquérant qui puisse prendre racine et prospérer sans son intercession ».

1. La lampe Mueseler, du nom de son inventeur, l'ingénieur belge Mathieu-Louis Mueseler, est une lampe de sûreté minière qui a, entre autres, l'avantage d'être mieux ventilée que la lampe Clanny.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

vendredi 11 janvier 2019

Kafka et le « Suisse »


Les circonvolutions de l'excrément rappellent assez les étranges labyrinthes du Procès et du Château. Comme les récits de Kafka, le « cas » apparaît déroutant et inexplicable : c'est suffisant pour le destiner à faire fonction d'oracle. Par son obscurité même, il se prête aisément à l'exégèse et l'on croit deviner en lui l'allégorie incertaine, polyvalente, de secrets insaisissables et odoriférants.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Crainte et tremblement


L'acerbité de l'excrément pétrifie le vulgaire profane.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

jeudi 10 janvier 2019

Capitulation


L'acte défécatoire, où il est visible qu'une sorte rudimentaire d'hypnose joue le rôle principal, ne renseigne guère sur la minute ultime où soudain la conscience capitule et sombre. C'est plutôt dans l'homicide de soi-même qu'il faut chercher le témoignage de la puissance effroyable du pachynihil : au cœur d'une absence — celle que procure le taupicide —, il règne, fascination pure, sans obstacle ni partage.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mercredi 9 janvier 2019

Points de vue


Les philosophes, de Çankara à Pascal et à Leibniz, ont défini volontiers la réalité comme un ensemble de rêves bien liés. L'homme du nihil, lui, la voit plutôt comme une « tourte » nauséabonde abandonnée au pied d'un mur par un malotru, dans laquelle il doit faire très attention de ne pas poser le pied.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

dimanche 6 janvier 2019

Archives muettes


Dédaigneux des annales, le sage contemple en silence les excréments qu'il a semés derrière soi au cours de son périple dans le « désert de Gobi de l'existence », archives muettes où aucun mot ne relate aucun événement.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

samedi 5 janvier 2019

Viduité du vocable


Par cette péripétie triviale qu'est l'acte de déféquer, la révélation soudaine de la condition de tout ce qui vit, condition à la fois tragique, inévitable, inexprimable, déchire le rideau emphatique qui cachait au Dasein une réalité sans issue. Elle lui rend manifeste l'inanité de tout commentaire et de toute rhétorique. Même la pitié ne survit pas à l'implacable lucidité que fait naître la vision d'un « cigare japonais » expulsé dans l'Ouvert.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

vendredi 4 janvier 2019

Cryptogramme fétide


Les excréments ont mille ruses pour faire croire qu'ils apportent un mystérieux message, qu'il suffit de prendre la peine de déchiffrer. L'esprit le mieux défendu finit par succomber à cet appel du « cas » tant est irrésistible pour l'homme la tentation de prêter un sens à tout ce qui, à la fois, se présente comme pouvant en avoir un et qui résiste indéfiniment à le livrer.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Harmonie fugitive


L'étrange plénitude qu'apporte à l'homme du nihil l'acte défécatoire lui semble le signe d'un accord avec le monde. Cette rapide impression de connivence avec le Grand Tout abolit pour quelques secondes l'étendue et la durée. Il devine dans les « crottes » le noyau du monde, et dans leurs figures, son chiffre. Une sérénité brève l'en assure, qui n'a rien de commun avec l'éclair et les transports de l'illumination mystique. Il ressent avec une netteté plus vive le réseau de duplications et d'interférences qui, irrigué par l'idée du Rien, est sa façon accoutumée de considérer l'univers.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mardi 1 janvier 2019

samedi 29 décembre 2018

Noir animal


11 août. — Dans la commune de Vouzon, canton de la Motte-Beuvron, il existe une vaste lande de 500 hectares d'étendue appelée lande de Misabran, dans laquelle on a appliqué, il y a quelques années, un nouveau genre de culture qui a donné d'excellents résultats. On a commencé par défricher à bras un certain nombre d'hectares de bruyères, et, après avoir passé la herse, on a répandu sur la terre du noir animal, à raison de 4 hectolitres 1/2 par hectare, puis on a semé du seigle. La récolte a donné 25 hectolitres par hectare. La seconde année, labour à la charrue avec addition de noir animal et semis de seigle ou d'avoine avec trèfle ; les résultats ont été moins satisfaisants.

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

mercredi 26 décembre 2018

Heautontimoroumenos


L'individualité irréfutable du « Suisse » fait du sujet déféquant un bourreau de soi-même, un heautontimoroumenos.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

mardi 25 décembre 2018

Une drôle d'idée


« À cette époque, j'imaginai de mettre un point final à la littérature en y instaurant la dictature de la fécalité, en remplaçant dans les brochures les mots par des étrons. »

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

lundi 24 décembre 2018

Arcane


Les excréments ne coïncident pas, il s'en faut de beaucoup, avec l'étendue et la variété du monde. À l'évidence, le monde contient quantité d'autres êtres ou choses, dont certains attirent et surprennent autant. Mais aucun objet, aucune créature, n'interroge davantage l'étant existant — le fameux « Dasein » des existentialistes — que ce hiéroglyphe protéiforme et versicolore : l'étron.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

jeudi 20 décembre 2018

Diversions


L'homme du nihil arrive parfois à distraire son marasme par la contemplation d'objets insolites ou par des réflexions sur la condition végétale, enfin par la description méticuleuse d'excréments fossiles que les savants nomment coprolithes. De ces divertimenti, il sort pénétré de l'opulente immensité du Rien, mer plate qui recèle un iode puissant dont nul opium ne procure des enchantements aussi variés, aussi recommencés.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)