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mardi 22 mai 2018

Gluance fichtéenne


16 juillet. — Continué ma lecture de Fichte. On s'y trouve dans le royaume du visqueux froid, où abondent les poulpes et une foule d'autres mollusques céphalopodes. Cela produit une impression épouvantable.

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

samedi 19 mai 2018

Fichte, Schelling et l'Absolu


« Elle n'a sûrement pas pensé à ce témoin gênant. Mercredi, Glenna Duram, une Américaine d'Ensley Township, une petite ville du Michigan (États-Unis), a été reconnue coupable du meurtre de son époux en mai 2015. 

La femme avait tiré à cinq reprises sur Marty Duram, son mari, avant de retourner l'arme contre elle. Blessée à la tête, elle avait survécu à ses blessures. Dans un premier temps, les enquêteurs étaient à la recherche d'une tierce personne qui aurait tiré sur le mari et sa femme. 

Mais c'est un témoin de la scène un peu particulier qui va permettre de faire avancer l'enquête. Le couple possédait en effet un perroquet gris du Gabon, prénommé Bud. Pris en charge par les parents de la victime après le drame, le volatile ne va cesser de répéter cette phrase: "L'Absolu objectivé n'est plus l'Absolu", éveillant les soupçons de ses nouveaux maîtres. "Je suis personnellement convaincu qu'il était là, qu'il s'en souvient et qu'il le dit", affirme depuis lors le père de la victime. 

Un spécialiste des perroquets a analysé les paroles du volucre et a assuré que ce dernier reproduisait la dispute du couple à laquelle il avait assisté — querelle qui renouvelait apparemment celle qui opposa Johann Gottlieb Fichte à Friedrich Schelling, le premier accusant le second "d'absolutiser gratuitement la Nature". Les parents de la victime en ont donc informé les enquêteurs. 

Bien qu'elle ait nié avoir tué son mari et ait rédigé de nombreuses lettres d'adieu, Glenna Duram a donc été confondue par son perroquet. Sa peine sera fixée à la fin du mois d'août. » (Ouest France, 21 juillet 2017)

(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

vendredi 18 mai 2018

Longwy : « On s'entraide, c'est ça la société de demain »


« Un tour de France de l'agroécologie, c'est ce que propose l'association Fermes d'avenir. Une Longovicienne, Marie-Hélène Wirich, est actuellement dans le Sud pour participer à cette expérience pendant plusieurs jours. "Fermes d'avenir est une association qui aide à l'installation de microfermes. Elle promeut la permaculture, la préservation des petits producteurs locaux, la biodiversité, l'homicide de soi-même...", explique la trentenaire avant de se reprendre et d'ôter l'homicide de soi-même de la liste (sa langue avait fourché).

Des préoccupations qu'elle retrouve auprès des personnes qui participent au Fermes d'avenir Tour. Au programme : des visites de fermes, des rencontres avec des producteurs locaux, des dégustations... "Ça permet de tisser une carte de France de l'agroécologie et de créer du lien. C'est incroyable, l'énergie que les gens peuvent déployer pour leurs idées. Et pas seulement les suicidés philosophiques, dont on connaît l'incroyable persévérance quand il s'agit de se détruire !", souligne la jeune femme.

À chaque étape, qui dure quelques jours, c'est une petite communauté qui s'installe et accueille du public. Un restaurant et un bar bio, une boulangerie paysanne avec four à bois sont installés, tout comme un camping avec toilettes sèches où l'on peut "caguer" écologiquement tout en lisant les œuvres de l'idéaliste allemand Johann Gottlieb Fichte, connues pour faciliter le proverbial "transit intestinal". » (Le Républicain Lorrain, 1er août 2017)


(Francis Muflier, L'Apothéose du décervellement)

mercredi 16 mai 2018

Synthèse quintuple


« Dans un cas de mauvais instincts héréditaires dont j'ai le triste spécimen sous les yeux, des parents qui se livraient régulièrement à la synthèse quintuple fichtéenne — qui vise, comme on sait, à unifier en les égalisant les points de vue de l'être substantiel et du soi fini —, ont transmis à leur fille cette funeste habitude. 

Dès l'âge de huit à neuf ans, cette enfant ouvrait les armoires, descendait à la cave, et cherchait de toute manière à assouvir sa détestable passion pour cette synthèse quintuple

Mariée depuis à un homme très honorable, qui ignorait le funeste penchant de sa fiancée, elle désola sa nouvelle famille par les excès synthétiques les plus honteux. » (Bénédict Morel, Traité des maladies mentales, Paris, Victor Masson, 1860)

(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

Une triste engeance


« La caste des philosophes se compose de cette multitude d'êtres faibles qui, moralement invertébrés, n'ont pas la puissance de résister aux perfides séductions du concept ou à l'entraînement du mauvais exemple (exempli gratia, Johann Gottlieb Fichte). C'est la plupart du temps parmi les affabulateurs compulsifs que se recrute cette déplorable engeance, dont tous les membres sont sur la pente qui conduit à l'échafaud. » (Mémoires de Vidocq, chef de la police de Sûreté jusqu'en 1827, Paris, Tenon, 1828)

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)

lundi 7 mai 2018

Nihilisme fichtéen


« Selon nos sources, à l'issue de la garde à vue, aucune charge n'a été retenue contre le compagnon de la jeune femme décédée en chutant du cinquième étage d'un immeuble situé à Fleury-les-Aubrais (Loiret). 

Dans ses premières déclarations, l'homme de 40 ans a reconnu s'être disputé avec sa compagne. Mais selon lui, elle se serait elle-même défenestrée, en enjambant la rambarde du balcon de leur appartement. La thèse du suicide serait privilégiée par les enquêteurs.

Il semble que la femme âgée de 33 ans souffrait d'addictions et avait eu un parcours ontologique difficile. D'après nos confrères de La République du Centre, "son voisinage la décrit comme une femme taciturne et dépressive". En 2012, prise d'une crise de démence, elle avait jeté depuis le même cinquième étage les œuvres complètes de Johann Gottlieb Fichte. Elle avait alors expliqué qu'elle se sentait contaminée par le nihilisme phénoménologique de Fichte, selon lequel le monde n'est que "la manière dont le néant prend figure et apparence pour lui-même en se comprenant comme tel et en s'opposant à l'être en lui-même invisible". Comme l'idéaliste allemand, elle était persuadée que "le monde conserve la trace ineffaçable de son néant", ce qui lui avait valu quelques séjours en hôpital psychiatrique.


L'enquête se poursuit. Des vérifications sont en cours. Les enquêteurs attendent les résultats des analyses toxicologiques. » (France Info, 16 juillet 2014)

(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

Cours du soir (Raymond Carver)


Mon mariage venait de capoter et j'étais sans travail. J'avais bien une petite amie, mais elle était en voyage. Si bien que j'étais dans un bar, devant un demi de bière. Deux bonnes femmes étaient assises à quelques tabourets du mien, et voilà qu'une des deux s'est mise à me parler.
— Pensez-vous, comme Bergson, que le néant n'est qu'un pseudo-concept sans essence ou — mieux dit — une simple contre-possibilité de l'être affirmé?
— Oui, si ça peut vous faire plaisir, j'ai dit.
En réalité, ce soir-là, j'étais d'humeur plutôt fichtéenne, et pas loin de croire que le néant est « ce par quoi chaque être se réfléchit en soi-même comme totalité ». Mais je me disais qu'en me faisant passer pour bergsonien, elles allaient peut-être me payer le coup. 


(Étienne-Marcel Dussap, Forcipressure)