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lundi 31 janvier 2022

Musique céleste

 

« Chaque fois que j'entends du Michel Fugain, je me dis qu'il est impossible que tout soit apparence. Il faut qu'il y ait autre chose. Et puis, le doute me reprend. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mardi 25 janvier 2022

Impression extraordinaire

 

« Dans les Cahiers de Cioran, je suis tombé hier soir avant de me coucher sur ces paroles : “Dans un livre gnostique, L'Évangile selon Thomas, je suis tombé hier soir avant de me coucher sur ces paroles : « Jésus dit : “Malheur à cette chair qui dépend de l'âme et malheur à cette âme qui dépend de la chair” ». Impression extraordinaire, à en perdre le sommeil.” Impression extraordinaire, à en perdre le sommeil. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Erreur sur la personne ?

 

D'après Gragerfis, l'homme du nihil est « l'intercesseur obligé entre le vulgum pecus et le Vrai, c'est-à-dire le Rien ». — Mais n'est-ce pas là lui faire trop d'honneur ? Et que peut bien importer à l'homme du nihil d'éclairer — métaphysiquement ! — le vulgum pecus à la manière d'un radical quinquet ? Non, il y a certainement maldonne, ce n'est pas possible.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

jeudi 20 janvier 2022

Inexistence de Descartes

 

Après de méticuleuses recherches et une « introspection à tout casser », l'homme du nihil parvint à la conclusion que le « cogito » n'était qu'une « vaste fumisterie ». « Il n'y a pas plus de cogito que de beurre au prose, déclare-t-il à Gragerfis 1. Et il est donc tout à fait possible que Descartes, sans qu'il s'en rende compte, n'ait pas été. »

1. Cf. Journal d'un cénobite mondain, p. 237.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mercredi 19 janvier 2022

Rédhibitoire

 

« Dès que quelqu'un me parle de développement personnel ou de crustacés, je sais que je me trouve en présence d'un crétin. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

samedi 15 janvier 2022

Traumdeutung

 

« Cette nuit, j'ai rêvé que j'introduisais un suppositoire à la nitroglycérine dans l'anu de Gabriel Attal. Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ? » 
 
(Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

Refroidissement

 

« Vers la fin de sa vie, les rapports de l'homme du nihil avec l'être s'étaient à ce point refroidis qu'ils ne se saluaient même plus. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mardi 28 décembre 2021

Rectification

 

Contrairement à ce que prétend le satiriste roumain Émile Cioran, le premier mot qui vient à l'esprit, quand on descend dans la rue, n'est pas extermination mais xéranthème xénotropique (deux mots, en fait). C'est du moins ce que soutient Gragerfis dans son Journal d'un cénobite mondain.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

lundi 27 décembre 2021

Les cruelles affres de la sénescence

 

Dans son Journal d'un cénobite mondain, Gragerfis dit que la vieillesse est « le summum du caguant ». Il estime que vieillir est, au bas mot, cent fois plus caguant que mourir.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mercredi 22 décembre 2021

Digestion du réel

 

Comment « digérer » la réalité empirique ? Pour éviter que l'air ne s'accumule en masse dans l'estomac, il convient de bien mastiquer chaque bouchée avant de l'avaler. Gragerfis conseille de prendre une tisane à base de fenouil pour faciliter la digestion et préconise de boire beaucoup pour éviter que les selles ne durcissent.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 19 décembre 2021

Géométrie différentielle et homicide de soi-même

 

« Étang de Soustons, deux heures de l'après-midi. Je ramais. Tout à coup, foudroyé par une réminiscence de vocabulaire : “Le fibré cotangent d'une variété différentielle se distingue de son fibré tangent en ce qu'il est naturellement muni d'une forme différentielle tautologique, dite forme de Liouville.” Si j'avais été seul, je me serais jeté instantanément à l'eau. Jamais je n'ai ressenti avec une telle violence le besoin de mettre un terme à tout ça. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

lundi 6 décembre 2021

Traumdeutung

 

« Cette nuit, j'ai rêvé que je précipitais la chroniqueuse Laurence Sailliet dans le Bosphore, enfermée dans un sac de cuir plein de vipères. Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ? »
 
(Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

Haine du Moi

 

 
Un jour qu'il était « gonflé à bloc », le philosophe Blaise Pascal aurait affirmé que « le Moi est haïssable ». Dans ses Pensées, il dit aussi que « la vraie et unique vertu est de se haïr » et il appelle le Moi « un monstre gélatineux ». Comment expliquer cette haine du Moi ? Dans son Journal, Gragerfis évoque un « problème de cohabitation avec une belle-mère envahissante » — mais il ne nous apprend rien de plus.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mardi 30 novembre 2021

Traumdeutung

 

« Cette nuit, j'ai rêvé que je précipitais le professeur Bruno Mégarbane dans une fosse remplie de matière fécale et de déchets organiques en décomposition. Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ? »
 
(Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

samedi 27 novembre 2021

Non

 

L'homme du nihil est, selon Gragerfis, « l'homme qui dit non » : non à la réalité empirique, non au vouloir-vivre, non au destin, non au dadaïsme, non à Duvalier et au macoutisme, non à la vie et à l'instinct, non au Moi, non aux hygiénistes qui voudraient le vacciner contre l'inéluctable au risque de le transformer en cheval, en crocodile ou en femme à barbe. Et cependant qu'il dit non, il dit aussi l'alternative cruelle, à chaque instant, de la vie et de la mort, rejoignant curieusement le Baudelaire d'Un mangeur d'opium.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

samedi 20 novembre 2021

Eudémonologie

 

Pour ne pas être tenaillé par le regret, Sénèque — ou est-ce Gragerfis ? — recommande de ne voir en toute chose que le mauvais, et de faire de sa vie un désastre de tous les instants. Mais cela ne marche pas — car à niveau de désastre équivalent, on est toujours moins malheureux jeune que vieux, et le vieux malheureux ne saurait éviter d'avoir la nostalgie du jeune malheureux qu'un jour il fut.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mercredi 20 octobre 2021

Morphosyntaxe et homicide de soi-même

 

Selon Gragerfis, on peut, en ingérant du taupicide ou en se pendant avec une ficelle attachée à un crochet fixé dans le mur ou au plafond, établir de façon convaincante que les règles qui régissent la morphosyntaxe spécifique du verbe être au sens d'« exister » ne représentent qu'une application particulière des règles générales qui gouvernent la morphosyntaxe de ce même verbe au sens de « se trouver ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)

lundi 18 octobre 2021

Chaussettes

 

Jeune, on rêve d'une vie héroïco-tragique, imbue d'une poésie sublime, ornée de danses et de chants. Puis l'on s'aperçoit que la vie réelle n'est faite que de détails sordides et de trivialités misérables (par exemple les chaussettes). La déception « fait alors trembler la voix du sens, selon un grondement d'apocalypse qui semble s'éteindre dans la clameur de sa propre fin » (Gragerfis).

(Fernand Delaunay, Glomérules)

vendredi 15 octobre 2021

Moments merveilleux

 

D'après Gragerfis, l'écrivain Roger Martin du Gard, un jour qu'il était « gonflé à bloc », aurait déclaré que « la vie est un amalgame saugrenu de moments merveilleux et d'emmerdements ». Et l'hypocondriaque Gragerfis de se demander, dans son Journal, à quels « moments merveilleux » Martin du Gard pouvait bien faire allusion, vu que selon lui (Gragerfis), « des moments merveilleux, dans la vie, il n'y en a pas plus que de beurre au prose ». Il conclut en traitant l'auteur des Thibault de « bougre » et de « couille molle ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 26 septembre 2021

Misère de l'en soi

 

Le philosophe Jean-Paul Sartre était, comme on le sait, un scélérat doublé d'un « mange-merde » (Gragerfis), mais il a tout de même exprimé une pensée juste : « L'en soi n'a pas à être sa propre potentialité sur le mode du pas-encore ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)