lundi 23 janvier 2023

Bloedworst

 

Non content d'avoir un nom désopilant, Eugène Boudin, le « peintre des beautés météorologiques », était souvent servi avec des tranches ou de la compote de pomme — ce qui ne laissait pas de l'irriter.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Fatigue existentielle

 

Être « un état de fait », cela n'est pas de tout repos. C'est même assez fatigant, à la longue.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

samedi 21 janvier 2023

Autrui alias Georges Dazet

 

Dans les Chants de Maldoror, en plus d'être un poulpe, un rhinolophe, un pou, un crapaud et un acarus sarcopte, Dazet représente l'autrui lévinassien, l'éternel empêcheur de tourner en rond. « Va-t-en, Dazet, que j'expire tranquille... »

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Automatisme céphalo-rachidien

 

À cause de ce zozo de Lautréamont, il est impossible — ou du moins très difficile — d'emprunter la rue de Castiglione sans penser aussitôt à un rhinocéros. Pourtant, la plupart du temps, on s'en passerait bien.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

De la certitude

 

Dans la vie, on ne sait jamais ce qui va vous tomber sur le coin de la hure — et cette incertitude a de quoi vous rendre maboule. Comparativement, la certitude, même celle du pire, a quelque chose d'apaisant (ça dépend quand même du genre de pire).

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Anticlimax

 

On entre dans la vie en fanfare, mais très vite, on est démoralisé par la lecture de Georges Perec (entre autres choses).

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

vendredi 20 janvier 2023

Une excuse de merde

 

Au dire de son ami Gérard Lebovici, le pénible Guy Debord « tournait en rond dans la nuit et était dévoré par le feu ». Mais cela n'excuse pas tout ! Si tous les gens qui tournent en rond dans la nuit et sont dévorés par le feu s'adonnaient à des passe-temps aussi stupides que le « lettrisme » ou le « situationnisme », nous ne serions pas sortis de l'auberge !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Barnacle Bill

 

Les bonnes femmes aiment les choses simples. Elles s'accrochent à la réalité empirique comme des mollusques bivalves à leur rocher. Quand on est un ambulant théâtre de l'absurde, on ne doit pas s'étonner de ne pas avoir de succès auprès des bonnes femmes.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Problème d'extraction


Confucius a dit que la joie était en tout, qu'il fallait juste savoir l'extraire. Puis le « maître » a attrapé un panaris...

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Cécité volontaire

 

Dans l'ensemble, le réel est sordide. Mais le monstre bipède, prisonnier il faut croire du « moment dialectique » hégélien — où « les déterminations finies se suppriment elles-mêmes et passent dans leurs contraires » — fait « jore » qu'il ne s'en aperçoit pas.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

jeudi 19 janvier 2023

Leibniz vs. Pilli

 

Selon le capitaine Oscar Pilli — qui s'oppose sur ce point à Heidegger et à Leibniz — la question n'est pas tant de savoir « pourquoi il y a en général de l'étant et non pas plutôt rien » que d'établir « qui a tué le chacal ami de l'homme (pour l'amour que je te porte) ».

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Cocktail lytique

 

La solitude et le silence sont nos deux biens les plus précieux. Ils forment une sorte de « cocktail lytique » qui atténue un tant soit peu la souffrance d'exister.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Au cul, les mots de Bobin !

 

Parce qu'il n'aime pas le style pleurnichard, le nihilique se colle au prose les mots de Bobin.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Je est un big céoène

 

Oui : comme René Char.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mercredi 18 janvier 2023

Un fameux casse-tête

 

Chercher la vérité de l'être, autant chercher une aiguille dans une botte (ou une meule) de foin. À la limite, du coup, comme même, ce qu'on peut faire, c'est chercher la vérité de son être. Mais même ça...

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Modèle de Lewis

 

L'humanité, tel un gâteau licorne à la framboise, se divise en trois couches superposées. Celle du bas, la plus peuplée, est celle de l'animalité et des survêtements. Au-dessus, la couche intermédiaire rassemble les gens semi-éduqués (ce sont les plus sournois et les plus pernicieux). Enfin, la couche supérieure est habitée par les amis du Rien. Ceux-là, en vérité, il faut les plaindre !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Contingence du Moi

 

Tout individu est le produit d'une suite de hasards plus ou moins malencontreux. Il n'y a pas de quoi pavoiser ! Et pourtant, il ramène sa fraise, le salop !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Vasière existentielle

 

Il faut pourtant faire quelque chose de sa vie. Mais quoi ? Quelque chose d'utile, si possible. On ne va quand même pas « aider les migrants ». Peut-être écrire un livre sur le suicide chez les Romains ? Oh, et puis merde.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mardi 17 janvier 2023

Pose littéraire

 

Il faut vraiment aimer faire l'intéressant pour prétendre que la mort possède une « froide beauté de jonquille ». Le Rien, peut-être. Mais la mort !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Rhinocéros

 

Après s'en être pris aux mutilés de cul dans Les Chaises, Ionesco, dans sa pièce Rhinocéros, tire à boulets rouges sur les rhinocéros, ces mammifères herbivores à peau épaisse et peu poilue. Tout en éreintant ces débonnaires pachydermes, le dramaturge pose une question « philosophique » : est-il possible de rester humain lorsque toutes les personnes autour de vous acceptent de se transformer en rhinocéros ? On a tendance à répondre que peut-être (il faudrait d'abord définir ce qu'on entend par « humain ») — mais c'est du « théâtre de l'absurde », alors attention, hein !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Lait noir de l'aube

 

Un jour qu'il était « gonflé à bloc », Paul Celan soutint que la poésie était « conversion en infini de la mortalité pure ». Mais son ami le Grandiloque, avec qui il était occupé à « partager une chopine », lui rétorqua : « Arrête tes conneries, vieux ! »

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Une irritation

 

Le nihilique regrette d'être né. Il pense que ç'a été une erreur magistrale d'accepter l'invitation des époux Auersberger.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

lundi 16 janvier 2023

L'autre défi de la transition énergétique

 

On pensait avoir fait provision suffisante de mépris pour tenir au moins un siècle, mais on avait sous-estimé l'ignominie du monstre bipède. Nos réserves fondent, il va falloir « passer à l'électrique » !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Sévère attaque de d'Aquin

 

Dans sa Somme théologique, Thomas d'Aquin définit l'individu comme « le mode de subsister d'une substance particulière ». Et il ajoute que le mode de subsister du nihilique — qui passe la majeure partie de son temps à « faire le mort, comme un cloporte » — n'est « pas jojo ».

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Un diviseur malodorant

 

Porphyre enseignait que l'individu divise l'espèce et Robert Férillet, en commentant l'Isagoge, renchérit sur cette thèse : « Les individus distribuent l'espèce par leur infinité propre. Tous les individus sont, en effet, disgrégatifs et diviseurs. En outre, ils puent des pieds et parfois de la gueule. »

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Amour et révolution

 

L'amour et la Révolution française ont ce point commun qu'ils sont tout deux d'essence satanique.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

dimanche 15 janvier 2023

Une invention « à la mords-moi-le-chose »

 

« L'amour », comme ils disent, est une pure invention du monstre bipède. Les animaux, beaucoup plus raisonnables dans leur genre, ne donnent pas dans ces simagrées. Une fourmi, fût-elle de dix-huit mètres et portât-elle un chapeau sur la tête, ressent-elle de « l'amour »  ? Non. La fourmi est « nature » — tout comme le pécari (cf. l'expression « un portefeuille en pécari »).

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Mémoires d'un gluon, by Louis Ribémont

 

“Achingly beautiful! Coruscating! Wickedly funny! Ribémont's Mémoires d'un gluon holds the reader's attention in an iron grip. It will appeal to the serious scholar and general reader alike. A stunning debut!”

(The Montcuq Review of Books)

Pulsion féminicide

 

Rien de tel qu'une bourrelle pour vous donner des envies de meurtre. Pour y résister, le mieux est de s'imaginer qu'on est le philosophe Jean Grenier et qu'on est un adepte du « non-agir ». Attention toutefois de ne pas confondre Jean Grenier et Louis Althusser (ça arrive).

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)