mardi 17 juillet 2018

La tourbe du quotidien


La vie de l'homme du nihil évoque une marche sinueuse dans un marais tourbeux dont le sol est mou, spongieux et presque toujours humide ; les végétaux qui le couvrent sont essentiellement des mousses et des herbages durs que repoussent les bestiaux ; les arbustes qui y croissent sont bas, rabougris, et ont un extérieur peu vivace et maladif. L'étant existant y progresse difficilement, et son quotidien ressemble à la répétition des minimalistes (Terry Riley, Steve Reich, Philip Glass), qui réitère l'instant dans un sempiternel recommencement, hors de toute orientation téléologique. Ici, on ne peut que se pendre ou devenir fou.

(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)

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