« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
mardi 17 juillet 2018
Référence énigmatique
Paris, 18 juin 1935. L'écrivain ex-dadaïste René Crevel ouvre le robinet du gaz après avoir griffonné sur un papier « Nous sommes perdus, mon vieux Milou ! ».
Se voyait-il, comme Tintin dans les Cigares du pharaon, sur le point d'être englouti par une énorme vague alors qu'il dérivait sur l'« océan déchaîné de la vie » ? Se suicida-t-il, comme le prétendit ensuite son ami Klaus Mann, « parce qu'il avait peur de la démence » ou encore « parce qu'il tenait le monde pour dément » ? Son geste fatal est-il lié à la violente altercation qu'il avait eue quelques heures auparavant avec l'exécrable Ilya Ehrenbourg à propos de l'organisation du Congrès international des écrivains pour la défense de la culture ?
Le mystère reste entier et toutes les hypothèses sont permises, y compris celle qui voit dans ce suicide un assassinat déguisé, commis par un lecteur ulcéré du « jeu de massacre surréaliste » auquel se livrait l'excentrique prosateur.
(Hermann von Trobben, Le Monocle du colonel Sponsz)
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