« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
mardi 17 juillet 2018
Quand il faut, il faut
Au début du finale du dix-septième quatuor de Beethoven, le violoncelle et le premier violon se partagent quatre mesures de récitatif qui portent ces paroles poignantes : Muss es sein ?... Es muss sein ! Es muss sein !
Beethoven était sur son lit de mort quand il composa la fin de ce quatuor ; il sentit ses forces diminuer, son esprit fléchir sous le poids des souffrances ; se sentant vaincu par le mal, il traça d'une main tremblante ces mots en tête du finale : Muss es sein, le faut-il ?... Puis, rappelant un reste d'ardeur : Es muss sein ! Es muss sein, il le faut ! il le faut ! et il continua l'œuvre, mais ne put l'achever, car il « raccrocha son vélocipède » quelques jours plus tard.
Cela aussi, il le fallait, ne serait-ce que pour contenter la terrible « nécessité » chère aux idéalistes allemands (et à Georg Friedrich Wilhelm Hegel au premier chef de corps).
(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)
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