« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
vendredi 24 août 2018
Pour comprendre le monde
À la question de savoir quelle est la voie d'accès à l'intelligence métaphysique du monde, Raymond Doppelchor répond « l'idée du Rien ». Certes, en tant que représentation, le Rien est un simple phénomène — qui prend la forme, par exemple, du fameux « autrui » du philosophe Levinas, autrement dit d'un « monstre bipède » — mais, en tant qu'il est vécu intérieurement, il s'éprouve, il se ressent pour ainsi dire viscéralement. Il s'ensuit que le Rien ne s'enracine pas dans le phénomène et que seule l'expérience intuitive du Rien rend possible l'intelligence de la signification de ce qui est. « L'idée du Rien, dit encore Doppelchor, est la seule parmi toutes les idées possibles qui n'ait pas son origine dans le phénomène, dans une simple représentation intuitive, mais qui vienne du fond même de la conscience immédiate de l'individu, dans laquelle il se reconnaisse lui-même, dans son essence immédiate, sans aucune forme, même celle du sujet et de l'objet, attendu qu'ici le connaissant et le connu coïncident. » — On ne saurait mieux dire, vraiment !
(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)
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