« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
jeudi 4 avril 2019
Le métier de mourir
Gragerfis déjà l'avait remarqué : la conscience rend l'existence insoutenable. Celui qui a compris que rien n'est, comment pourrait-il encore bavarder, jouer aux cartes, lire les journaux, etc. ? Tout ce qu'il peut faire, c'est mourir — et de fait, il s'y emploie incessamment.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Mouvement
8 avril. — Xénophane prétend qu'il faut deux choses au moins pour qu'il y ait mouvement, et que le Rien est en repos et immobile ; que l'Un, au contraire, ne peut ni être en repos ni être en mouvement ; car il ne ressemble ni au non-être, ni aux êtres multiples.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Cloison infrangible
« Frontière scellée, invisible et dure paroi, d'autant plus hermétique qu'on s'en approche : l'homicide de soi-même. » (Gragerfis, étang de Soustons, deux heures de l'après-midi)
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Eunuque Méliton
6 avril. — Une lettre de Polycrate d'Éphèse à Victor de Rome (vers 170) mentionne « l'eunuque Méliton, qui a vécu entièrement dans le Saint-Esprit ».
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
mercredi 3 avril 2019
Naufragé du kantisme
Sur les décombres de l'idéalisme transcendantal fleurissent le mépris des hommes, l'amertume, le sarcasme, et même la haine — car le désespoir peut rendre méchant ! Revenu de l'illusion ontologique critique, l'étant existant s'enferme dans un réduit sordide et sans lumière d'où il n'aperçoit qu'un incompréhensible et répugnant tourbillon de poussière. Tout sombre dans le vide, dans l'indescriptible. « Il n'y a donc que le néant, finalement... — Salop de Kant ! »
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Page de journal
5 avril. — M. Auguste Hahn, dans une dissertation sur le gnostique Bardesane, établit que le mètre de la poésie syriaque consistait non dans la quantité mais dans l'accent !
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Une dégoûtante maladie
Dans Existence et objectivité, Gabriel Marcel prétend que « la pure conscience d'exister ronge comme un ulcère ». Plus fort encore, dans son Journal métaphysique, il confie que la lucidité, cette « sorte de névrose », lui a fait perdre le goût de vivre, de se nourrir, de marcher, et même de se laver les pieds !
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
mardi 2 avril 2019
Agonie de l'individuation
Le poids par trop écrasant de l'haeccéité, l'imposture du « je », et autres catastases morbides de l'Un...
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Mélitus
4 avril. — « Mélitus, poète tragique et orateur d'Athènes, fut un des principaux accusateurs de Socrate. Les Athéniens, revenus de leur injuste prévention contre ce philosophe, condamnèrent à mort ses accusateurs. Mélitus périt avec eux. Ses poésies étaient froides et ses mœurs dépravées. » (Marie Nicolas Bouillet, Dictionnaire classique de l'antiquité sacrée et profane, Tome second, Paris, 1826)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Point d'appui
Au contraire de Mallarmé, l'homme du nihil n'a pour « séjour » ni le mot ni la parole mais le Rien. Ainsi lui est-il arrivé de parler de sa propre « théologie du pachynihil ». Les techniques formelles qu'il promeut — à commencer par l'homicide de soi-même — reflètent, reproduisent et prolongent son intuition éthico-physique qui veut que pour avancer dans le dangereux steppe des « états de conscience », l'homme a besoin du plus stable des sols : l'idée du Rien.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
L'écriture du Rien
Xylocope tenace, je creuse des galeries dans le bois mort du vocable.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Narine
3 avril. — D'après Lavater, la narine petite est le signe certain d'un esprit timide, incapable de hasarder la moindre entreprise.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
lundi 1 avril 2019
Dissolution du Dasein
S'il est vrai, comme le pensent les Hindous, que tout s'entremêle dans un chaos inextricable d'apparences, d'où nul ordre n'émerge, alors il ne reste plus au Dasein qu'à se dissoudre dans ce chaos, en une sorte de « régicide fluide du mésomorphe phasitron ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Fertile Cochinchine
2 avril. — Malte-Brun dit que la production du riz est plus abondante en Cochinchine que partout ailleurs ; il ajoute : « On y trouve encore du maïs, du millet, plusieurs espèces de pois et de citrouilles, tous les fruits de l'Inde et de la Chine. »
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Le cri déchirant du Dasein
Si le cri de l'homme est radicalement différent des voix de la nature, c'est qu'il provient d'un être qui, ayant lu Gabriel Marcel, a pris conscience de sa finitude et ressent toute l'horreur de l'haeccéité.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
dimanche 31 mars 2019
Quand le Cotopaxi fait boum
1er avril — Humboldt raconte que, lors de son séjour sur la côte pacifique de l'Équateur, le 4 janvier 1803, les détonations du volcan Cotopaxi ébranlèrent les fenêtres dans le port de Guayaquil.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Sombre lundi existentiel
D'après Edmond Chassagnol, « la vie est saturée de mort, imprégnée de pourriture ; la terre en regorge, toute ombre nous en parle. » (Théorie du trop-plein, p. 314) Voilà pourquoi, selon l'existentialiste puydômois, « le Dasein en est réduit à vénérer le Rien et à vomir ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
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