En
dépit des fanfreluches métaphysiques dont il se pare, le « nihilisme »
n'est peut-être que le produit d'un certain ressentiment envers les
personnes du sexe (ressentiment né d'un manque de confiance en soi, d'un
problème de cohabitation avec une belle-mère envahissante ou de tout
autre cause). Deux observations étaient cette hypothèse. Primo, on ne
trouve pas de « nihiliques » chez les personnes du sexe. Deuzio, un homme
heureux en ménage, un homme tendrement aimé, qu'on appelle « mon petit
lapin », « mon roudoudou en sucre », etc, ne dit jamais — ou presque
jamais — que « rien n'est ». — Autre hypothèse : le « nihilique » a été
nourri avec du lait en poudre quand il était un nouveau-né.
(Fernand Delaunay, Glomérules)