Le
maelström végétal où s'embouque le nihilique est surtout fait de
cornichons aigres-doux. Il les a obtenus en faisant macérer des
cornichons pendant douze heures dans de la saumure, après quoi il les a
lavés à l'eau froide pour les dessaler un peu, les a égouttés, les a
essuyés avec un linge propre, et les a déposés dans des bocaux en les
tassant et en les saupoudrant de considérations vaguement hypnagogiques
(sur l'être et le néant, la vie et la mort, etc.).
(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)