Le nihiliste
russe Dmitri Pissarev, un jour qu'il était « gonflé à bloc », aurait
déclaré qu'une paire de bottes valait mieux que les œuvres de Pouchkine
et de Shakespeare réunis. L'homme du nihil n'a rien à redire à cela,
mais il considère pour sa part qu'une paire de bottes, ou même de
simples chaussons, vaut mieux que la réalité empirique en général (y
compris, bien sûr, les œuvres de ces deux ballots). Il est vrai que les
bottes — ou les chaussons — font aussi partie de la réalité
empirique, mais passons : c'est juste « histoire de dire ».
(Fernand Delaunay, Glomérules)