dimanche 20 novembre 2022

Aimez-moi

 

Selon son propre aveu, le poëte hongrois Attila József n'avait pas un seul ami (cf. son poëme Ni père ni mère). Fort marri de cette situation, il se suicida en se jetant sous un train à l'âge de trente-deux ans. Maintenant bien sûr, tout le monde l'aime, mais c'est trop tard. Oui : trop tard.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

samedi 19 novembre 2022

Vivre, c'est trop la honte

 

La « mère Nature » nous oblige à faire des choses indignes d'un être pensant : ingurgiter des « nutriments », expulser les résidus de ces « nutriments » sous la forme de cigares japonais ou de tourtes, faire la « bête à deux dos » avec des personnes du sexe, et cetera, et cetera. Pour se sentir moins minable, l'homme a imaginé de donner à ces choses une tournure « élevée » — « gastronomie » pour l'ingurgitation, « amour » pour la bête à deux dos — ou de les faire « en loucedé » (expulsion des résidus). Mais NOUS NE SOMMES PAS DUPES !!! Tout ça est RIDICULE et HUMILIANT !!! VENGEANCE !!!

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Histoire drôle

 

C'est Jésus qui dit à Simon dit Pierre : « Hé, mec ! T'as une banane dans l'oreille. » Et Simon dit Pierre répond : « Quoi ? » Alors Jésus répète : « Mec, t'as une banane dans l'oreille. » Et Simon dit Pierre dit à Jésus : « Parle plus fort, j'ai une banane dans l'oreille. » — Voilà. C'est tout — plus ou moins.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Une lugubre cantilène

 

Sombre Dimanche (Szomorú Vasárnap) est un morceau de jazz écrit en 1933 par le compositeur hongrois Rezső Seress. D'une tristesse et d'une mélancolie à tout casser, il fut interdit dans la plupart des établissements de Budapest qui craignaient qu'il ne poussât leurs clients à se pendre.
En janvier 1968, Rezső Seress lui-même tenta de se suicider en se jetant par la fenêtre de son appartement. Il survécut mais n'avait pas dit son dernier mot. À l’hôpital où il avait été conduit, il parvint à se donner la mort en s’étranglant à l’aide d’un câble.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Comme même

 

Certains, tout en reconnaissant que la vie est pleine de désagréments, affirment qu'elle vaut « comme même » d'être vécue. Mais ils se trompent, et doublement. Primo, elle ne vaut pas d'être vécue. Deuzio, ce n'est pas « comme même » mais « quand même ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

vendredi 18 novembre 2022

Barbara et le Dasein

 

Rappelle-toi, Barbara : parmi tous les étants, un seul, l'homme, a la possibilité de s'interroger sur l'être. C'est cette interrogation (ou sa possibilité) qui constitue l'être même de cet étant. Verstanden ?

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon, d'après Jacques Prévert)

Dans le métro

 

« Quand le haut-parleur tonitrua “Bonne nouvelle”, je crus que l'humanité avait été anéantie, mais ce n'était que l'annonce de la prochaine station. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Les feuilles mortes

 

Oh, mon âme ! Je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous n'existions pas.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon, d'après Jacques Prévert)

Tout sec

 

Sur l'austère tombe du Grandiloque, nul aphorisme ne pousse. C'est tout sec !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

jeudi 17 novembre 2022

Plotinisme accidentel

 

« Comme je traversais la rue Racine, en proie à de noirs pensers (la tombe de Celan), je marchai dans l'Un plotinien, heureusement du pied gauche. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Citation

 

« Le réel ne me dit rien qui vaille. » (Robert Férillet, cité par Hermann Rauschning dans son Robert Férillet m'a dit)

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Assez de salamalecs

 

Il ne faut pas s'en prendre à l'existence en faisant de belles phrases, tel un Grandiloque des Carpates. Il faut lui dire des gros mots, comme l'a fait Ferdine. Salope !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Agression matutinale

 

Parfois, quand vous ouvrez les yeux le matin, la réalité empirique vous assaille avec une force telle qu'on pourrait la suspecter d'avoir mangé du Topset.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mercredi 16 novembre 2022

Gêne

 

Au dire du professeur Basile Munteanu, le « négateur universel » Émile Cioran voulait bel et bien se suicider, mais « il y a eu gêne ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

À consommer sans modération

 

L'idée du Rien, c'est un peu comme le Banga : il y a des fruits (juste ce qu'il faut), il y a de l'eau (mais pas trop). Et comme le Banga, on peut en boire à gogo (si tant est que l'on puisse parler de boire quand il s'agit d'une idée).

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Caméra invisible

 

Treumeuleumeuleu téquié  ?

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Supériorité de Weininger

 

Contrairement au « Grandiloque des Carpates », Otto Weininger a mis ses idées en pratique en se suicidant. Et surtout, surtout, il n'avait pas de « Simone Boué », lui.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mardi 15 novembre 2022

Teraz mówimy po polsku

 

Treumeuleumeuleu dzień dobry !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Tomb, sweet tomb

 

« Ille terrarum mihi præter omnes angulus ridet. » (Horace)

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Io parlo italiano

 

Treumeuleumeuleu é indessi.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Thèmes

 

Pourquoi Levinas a-t-il jeté son dévolu sur autrui ? Et Merleau-Ponty sur le corps ? Ils n'avaient rien de mieux à faire ? Comment en arrive-t-on à parler de telles bêtises, alors que le Rien vous tend les bras ?

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

lundi 14 novembre 2022

Timidité insigne de Calys

 

Quand, dans l'Étoile mystérieuse, le professeur Calys demande à Tintin s'il aime les caramels mous, on sent bien que ce qu'il aimerait lui demander, en fait, c'est pourquoi il y a en général de l'étant et non pas plutôt rien.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

D'un château l'autre

 

Ferdine traverse toute l'Allemagne pour aller aux obsèques de Bichelonne. Il a la coquille noire et du crêpe autour des cornes. Il s'en va dans le soir, un très beau soir d'automne. Hélas, quand il arrive à Hohenlychen, le docteur Karl Gebhart a déjà disposé du corps de l'infortuné Bichelonne.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Mensonges

 

Le maréchal Pétain avait peut-être des mauvais côtés, mais il haïssait les mensonges qui nous ont fait tant de mal — et ça, c'est quand même appréciable. Les mensonges ! Entends-tu, bourrelle ? Et il ajoutait parfois en manière de plaisanterie que la terre, elle, ne ment pas.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Un petit effort

 

« Les hommes chercheront la mort mais ne la trouveront pas » est-il dit dans l'Apocalypse de Jean. Et nous, nous leur disons : cherchez mieux !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

dimanche 13 novembre 2022

Point trop n'en faut

 

Quand le réel lui donne trop de coups de pied au cul, le nihilique a envie de lui dire, comme le Régent à Dubois : « L'abbé, tu me déguises trop ! »

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Un fâcheux

 

Lazare pensait être enfin pépère, et voilà que Jésus se pointe et s'avise de faire le kéké avec ses « miracles ». — « Lève-toi et marche. » Ah bien oui, vraiment !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Béhémoth jobien

 

Le léviathan de Job est évidemment le crocodile, et son béhémoth est très certainement l'hippopotame — et non l'éléphant, comme ont voulu le faire croire certains esprits simples férus de « réchauffement climatique » et de « développement durable ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

À bas Barthes

 

L'idée du Rien mérite mieux que les singeries poststructuralistes. Nous avons été patients mais la plaisanterie a assez duré. Contre le déconstructionnisme derridien et foucaldien, jetzt wollen wir den totalen Krieg !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)