samedi 14 juillet 2018

Logique et langage


Dans son essai de 1934 intitulé La logique comme question en quête de la pleine essence du langage, Heidegger brise les murs étroits de la logique formelle pour en faire une « indicible rémoulade » (eine unsägliche Remoulade). Pour lui, la logique n'est plus un ensemble de règles formelles, mais bien plutôt « la science des formes des assemblages de base et des règles de base de l'énoncé ».

En fait, Heidegger quitte rapidement le domaine de la logique pure — où il semble mal à l'aise — pour accoster en rivages familiers, ceux du langage et des énoncés grammaticaux. Ainsi, dès la page 15, la transition se trouve-t-elle effectuée : « La logique détermine la grammaire et la grammaire détermine la logique, et cela jusqu'au jour d'aujourd'hui ». 


L'ouvrage reçoit un accueil partagé. Les zélotes heideggériens s'extasient devant ce qu'ils affirment être l'expression même du génie, tandis que ses détracteurs crient à la supercherie philosophique. Son épouse, quant à elle, se contente de soupirer : « Ce n'est pas Dieu possible d'être aussi bouché ! »

(Jean-René Vif, Scènes de la vie de Heidegger)

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