Le
27 août 1911, Franz Kafka écrit dans son Journal : « Achat d'un plan de
Zurich ». Évidemment, ce qu'il veut dire, c'est que la vie est un mystère
irrésolu, un labyrinthe ; que l'homme est condamné à évoluer dans un
monde incompréhensible où il est livré, impuissant, à des forces
inconnues. Dans ces quelques vocables, tout ce qui constitue l'humaine
condition — tout ce que Malraux exposera laborieusement plus tard —
est resserré avec une force et un bonheur d'expression suprêmes. Oui, en
vérité, « achat d'un plan de Zurich ».
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)