« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
jeudi 14 janvier 2021
dimanche 10 janvier 2021
Poétique de l'indicible
L'homme du nihil voit dans
l'homicide de soi-même une poétique de l'indicible, comparable selon
lui à celle de Catulle. « Comme le poëte romain, écrit-il, l'homicide de
soi-même rassemble la violence et la grâce, cultive l'implicite et le
détour, et sait user à l'occasion d'une oralité ludique et festive. » —
Qui pourrait le nier ?
(Fernand Delaunay, Glomérules)
mercredi 6 janvier 2021
Un taiseux
D'après Gragerfis, les investigations
philosophiques de l'homme du nihil l'avaient conduit à penser que « ce
qu'on ne peut dire, il faut le taire, et ce qu'on pourrait
éventuellement dire, il faut le taire aussi car tout le monde s'en fout
de toute façon. »
(Fernand Delaunay, Glomérules)
dimanche 3 janvier 2021
Pensées coupables
Si la créature
refuse de coopérer à sa grâce — comme c'est le cas de l'homme du nihil —, Dieu ne peut vouloir son salut parce qu'étant souverainement
juste, il doit punir le péché. C'est donc la faute de l'homme du nihil — qui, au lieu de travailler à sa rédemption, se complaît dans des
ruminations sur l'haeccéité, la temporalité du temps, le taupicide,
l'intentionnalité husserlienne, etc —, si Dieu ne le sauve pas.
(Fernand Delaunay, Glomérules)
mardi 1 décembre 2020
mardi 24 novembre 2020
lundi 16 novembre 2020
Schéol
Comme le schéol des Hébreux, la femme est un lieu — un être ? — creux, souterrain, insatiable.
(Fernand Delaunay, Glomérules)
dimanche 15 novembre 2020
Un terrible destin
L'état du nihilique ressemble à celui
d'un ver qu'on écrase. Réduit à la condition des morts, il est enfermé
dans la « réalité empirique » comme dans un tombeau. Dans son Journal d'un
cénobite mondain, Gragerfis dit qu'il est « semblable au vil lambeau
d'une ceinture pourrie » (d'autres auteurs le comparent à un tas
d'ossements desséchés). Son malheur est sans ressource et sa plaie
incurable, car malgré ses efforts pour adhérer à quelque chose, il n'est
pas fichu de sortir de l'idée que rien n'est.
(Fernand Delaunay, Glomérules)
dimanche 8 novembre 2020
dimanche 1 novembre 2020
Haeccéité
« Si j'ai la sensation d'être pourvu de
caractéristiques, matérielles et immatérielles, qui font de moi une
chose particulière, me voilà renfrogné, malplaisant et inaccessible. »
(Montaigne, Lettre à Étienne de La Boétie)
(Fernand Delaunay, Glomérules)
(Fernand Delaunay, Glomérules)
vendredi 30 octobre 2020
Déréliction
L'homme du nihil définit notre époque « le
temps de la déréliction » : Dieu s'est détourné de nous et nous laisse à
notre destin, celui de créatures du pachynihil. Il ajoute que la
prétendue « réalité empirique » n'est qu'un attrape-nigaud et que « tout
pue ». Cependant, « malgré mon pessimisme bien connu, je ne suis pas
désespéré », affirme-t-il. Mais d'après Gragerfis, il bluffe.
(Fernand Delaunay, Glomérules)
lundi 26 octobre 2020
Extrémité d'affliction
Dans la
violence de la douleur que nous inflige la cauchemardesque « réalité
empirique », à qui pouvons-nous avoir recours, si ce n'est à la puissante
et invincible protectrice des personnes affligées, l'idée du Rien ?
(Fernand Delaunay, Glomérules)
samedi 24 octobre 2020
samedi 17 octobre 2020
Leçon de ténèbres
La vie de l'homme du nihil est une leçon
de ténèbres que la jeunesse insouciante serait bien inspirée de méditer
(et même — si ce n'est pas trop demander — de réciter à chaque
nocturne des matines).
(Fernand Delaunay, Glomérules)
vendredi 16 octobre 2020
Radical
Pessimiste, comme Hobbes, sur la nature
humaine, l'homme du nihil prône le taupicide comme remède à la
méchanceté naturelle des hommes (au lieu d'un « contrat social »
générateur de droits et de lois). — Dix grammes, en une seule prise.
(Fernand Delaunay, Glomérules)
mercredi 14 octobre 2020
Propos de comptoir
« Mimile, j'ai idée que la vie est un genre de boustrophédon.
— Ouais. »
— Ouais. »
(Fernand Delaunay, Glomérules)
lundi 12 octobre 2020
Un terrible constat
D'après le naturaliste Philippe-Isidore Picot de
Lapeyrouse — qui savait de quoi il parlait pour avoir méthodiquement
observé les mammifères et les oiseaux dans le département de la
Haute-Garonne —, « la femme se distingue des autres êtres organisés par
une acariâtreté et une mauvaise foi qui défient l'imagination. »
(Fernand Delaunay, Glomérules)
mercredi 7 octobre 2020
lundi 5 octobre 2020
Lichen
L'idée du Rien a des rapports avec l'hypne prolifère,
mais elle est plus élégante et plus filiciforme. Au surplus, elle
conduit plus souvent que ce végétal — cette « mousse cosmopolite » — à
envisager l'homicide de soi-même comme un remède à l'amertume
d'exister.
(Fernand Delaunay, Glomérules)
mercredi 30 septembre 2020
Méchanceté gratuite
Comme
celle de la « réalité empirique », la méchanceté de la femme est
mesquine, froide et, ce qui est plus effroyable encore, gratuite.
(Fernand Delaunay, Glomérules)
dimanche 27 septembre 2020
Triste engeance
Chez la femme se trouve toujours un trait de vilenie — comme dans les portraits de Goya (au dire de Théodore Hetzer).
(Fernand Delaunay, Glomérules)
mercredi 9 septembre 2020
lundi 7 septembre 2020
Courroux
La bêtise compacte qui caractérise son
époque fait de l'homme du nihil un être constamment courroucé. Et quand
il rencontre des vocables tels que racisé, intersectionnel ou non-genré,
son courroux dépasserait même, au dire de Gragerfis, celui qui s'empara
de Philippe VI quand il apprit que les Anglais avaient traversé la
Somme !
(Fernand Delaunay, Glomérules)
samedi 18 juillet 2020
L'illusion du viscère
L'homme qui va de médecin en
médecin car il se sent malade oublie qu'il est lui-même son meilleur
thérapeute — à condition d'avoir compris que rien n'est — et en
particulier l'odieux viscère.
(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)
dimanche 12 juillet 2020
Conseil malvenu
Un jour, alors qu'il promenait son chien, l'homme du
nihil apostropha un « jogger » en ces termes : « Arrête ! Où cours-tu donc — quand le Rien est en toi ? En le cherchant ailleurs, tu le manques à
coup sûr. » — Mais tout ce qu'il récolta fut un regard noir et une « épithète disconvenable ».
(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)
dimanche 5 juillet 2020
jeudi 2 juillet 2020
Didactisme nihilique
Le mérite de
l'homme du nihil ne tient pas simplement en ce qu'il a placé aux
propylées de son acropole l'effigie grandiose du pachynihil. Par un
procédé toujours identique de scissiparité des images — margouillis
exophtalmique, clafoutis de hasard, zérumbet zététique, etc. — et des
concepts — taupicide, monstre bipède, reginglette, etc. —, il a
réussi à imposer une représentation du Rien centrée essentiellement
autour des notions énergétiques et dynamiques.
(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)
samedi 27 juin 2020
Énergies ignées vs. pachynihil
Un jour que
Gragerfis évoquait devant lui l'importance des « énergies ignées » dans ce
qu'il est convenu d'appeler le « monde moderne », l'homme du nihil lui
répliqua vertement : « Les énergies ignées peuvent bien englober le
monde, le pachynihil le pénètre librement jusqu'en ses rouages les plus
subtils. »
(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)
vendredi 19 juin 2020
Couteau de Lichtenberg
Un
aphorisme fameux de Lichtenberg mentionne « un couteau sans lame auquel
manque le manche ». Si on l'étudie avec attention, on constate que cette
formule contient un paradoxe, car un couteau ne saurait se composer
d'autre chose que d'une lame et d'un manche. Nous sommes donc en
présence d'une métaphore du pachynihil.
(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)
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