« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
mardi 3 juillet 2018
La vie en beau
Le monde moderne est tellement repoussant, le « monstre bipède » tellement hideux, l'existence tellement affreuse, que l'homme du nihil paierait cher pour disposer de « vitres de paradis » lui permettant de voir « la vie en beau ». Mais comme dans le récit de Baudelaire, de telles vitres, il ne s'en trouve pas...
Ajoutant au lugubre de ce musée des horreurs, l'œuvre de Georg Trakl (1887-1914) est composée de poèmes où prédominent « l'ambiance et les couleurs de l'automne, les images sombres du soir et de la nuit, du trépas et de la faute ».
Trakl, qui n'en pouvait plus d'être le « poète des lacs sombres, des décadences et des transgressions », se suicide par overdose de cocaïne dans la nuit du 2 au 3 novembre 1914. Selon Gragerfis, le poète autrichien souffrait de problèmes relationnels. Ainsi, il voyageait debout lorsqu'il prenait le train, ne supportant pas d'avoir quelqu'un en vis-à-vis, et prétendait être incapable de téléphoner ! Ses proches le prenaient pour un « drôle d'oiseau », mais lui se voyait plutôt comme la réincarnation du pauvre Kaspar Hauser, l'homme sans identité, l'étranger total. Deux théories qui, il est vrai, ne sont pas incompatibles...
(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)
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