« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
lundi 20 août 2018
Phantasme
Celui qu'exaspèrent les mauvaises manières du monstre bipède — le fameux « autrui » du philosophe Levinas — en vient à rêver de lui infliger les supplices en vigueur aux Pays-Bas à l'époque de la domination espagnole. Voici ce que nous en dit Charles-Victor de Bavay dans son ouvrage intitulé Troubles des Pays-Bas — Justice criminelle du duc d'Albe, paru à Bruxelles en 1855 : « Le juge pouvait, comme on le sait, infliger à sa guise des peines arbitraires, et Van Leeuwen nous en donne un exemple effrayant au sujet de Balthasar Gérard, qui eût d'abord la main droite brûlée d'un fer rouge, et les chairs des bras, des pieds et d'autres parties du corps, également brûlées, et six fois arrachées par des tenailles ardentes ; après quoi, dit Van Leeuwen, il fut coupé vif en quatre parties, que l'on attacha à des poteaux, en mettant sa tête au bout d'une pique. Ces cruautés étaient même d'un usage si habituel, que le drossard de Brabant nous en donne le tarif dans ses comptes, où il porte en dépense "naer d'oude costuyme", 10 sols pour une mise à la torture, 24 sols pour l'amputation d'un membre, 2 florins pour une exécution par le glaive, 4 florins au bourreau et 2 florins de paille ou de fagots pour une exécution par le feu, en ajoutant chaque fois 20 sols pour le confesseur qui avait assisté le patient. Il semble toutefois qu'on ne suivait pas généralement les rigueurs posthumes de la cour de Hollande, puisque le drossard de Brabant, chargé de faire écarteler un cadavre l'année suivante, ne connaissait pas même le prix d'une semblable exécution. »
Des tenailles ardentes ! Et le cadavre écartelé ! Entends-tu, monstre bipède ?
(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)
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