Dans
un de ses poëmes, Robert Desnos met en scène un pélican qui pond un œuf
tout blanc d'où sort un autre pélican qui pond à son tour un œuf tout
blanc, et cætera. Et le poëte déclare que cette séquence se poursuivra à
l'infini si on ne fait pas d'omelette avec l'un des œufs. Mais en
réalité, pour mettre un terme à cette effroyable série, on peut tout
aussi bien « refroidir » l'un des volucres à l'aide d'un « soufflant » muni
d'un silencieux. Car le fait est là : mort, on ne pond plus.
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)