lundi 28 mai 2018

L'être chez Kant et Bergson


« Drôle de réveil pour un détenu espagnol de la prison de Villabona (Asturies). Gonzalo Montoya Jiménez avait tenté de se suicider en prenant des médicaments et s'est finalement réveillé à la morgue sur la table d'autopsie. Son décès avait pourtant été constaté successivement par trois médecins.

"La première chose dont il se souvient est qu'il était dans un sac noir. Comme il ne pouvait pas parler, il a commencé à pousser des petits cris. Le médecin l'a entendu. Il a ouvert le sac. Mon mari a commencé à crier et à sortir ses bras du sac", a raconté sa femme à la Voz des Asturias. Pour expliquer leur erreur, les médecins ont avancé l'hypothèse d'une catalepsie.


Gonzalo Montoya Jiménez a contracté une pneumonie dans la chambre froide mais son état n'est plus inquiétant. Il s'agissait de sa troisième tentative de suicide. À chaque fois, il a pu être miraculeusement sauvé. 

Selon son épouse, c'est le kantisme qui a fait naître chez Gonzalo ce désir compulsif de se détruire, en le persuadant que l'expérience ne nous livre que ce qui est relatif à nos facultés de connaître et ne nous permet pas d'accéder à la réalité en soi, de percer les secrets de l'être. Elle assure lui avoir répété maintes fois que, selon Bergson, c'est par fausse modestie que nous nous prétendons coupés de l'être et croyons ne pouvoir atteindre que du relatif, il n'a jamais rien voulu entendre.

Peut-être sera-t-il maintenant plus réceptif à ses arguments ? » (La Dépêche, 10 janvier 2018)

(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

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