lundi 4 juin 2018

Esthétique de la défenestration


De nombreux penseurs se sont interrogés sur le rôle de l'art et beaucoup ont élaboré des théories aussi astucieuses qu'improbables. Encore une fois, c'est l'habile Gragerfis qui semble avoir découvert le « fin mot de l'histoire ».

À travers le destin tragique de l'« artiste » Unica Zürn — qui se suicida le 19 octobre 1970 en se jetant par la fenêtre de l'appartement de son amant, le « plasticien » Hans Bellmer, alors qu'elle bénéficiait d'une permission de sortie de cinq jours de la clinique où elle était internée —, l'art apparaît, selon Gragerfis (Journal d'un cénobite mondain), comme « un élément médiateur face à une souffrance presque indicible ». 

Le cas d'Unica Zürn lui inspire en outre l'interrogation suivante : « Le rêve inavoué de tout défenestré n'est-il pas de retrouver, par le vol plané, la simplicité de l'enfance et ses possibilités de connaissance intuitive et spontanée ? »

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

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