mardi 10 juillet 2018

Torrent de boue


Le 13 février 2015, une vanne du barrage de La Bourboule cède brusquement. Plus de 180 000 mètres cubes de boue, de limon, de sédiments et, révérence parler, de matière excrémentitielle, se répandent dans la Dordogne. Les traces sont visibles sur plus de vingt-deux kilomètres de rivière.

C'est une véritable catastrophe écologique : des milliers de truites, d'alevins de truite, ainsi que d'autres poissons moins distingués, périssent à cause de cette pollution. En effet, la boue déversée a colmaté le fond du cours d'eau, faisant chuter le taux d'oxygène de l'eau et asphyxiant les pauvres « poiscailles ».

Or un an plus tard, rien n'a changé. N'y a-t-il pas là, pour les associations de pêcheurs, les habitants et les élus, de quoi protester contre l'inertie des pouvoirs publics, et plus généralement contre la condition de l'étant existant dans cet univers de menace et de désolation où il n'a d'autre perspective que la mort puisque, comme l'a dit Lucrèce, « la substance de ce vaste monde est vouée au trépas et à la ruine »?


(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)

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