« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
vendredi 27 juillet 2018
Malebranche vs. Descartes
« Une maison à l'écart de la rue, dans le quartier de Brélévenez, à Lannion. La haie est taillée, une échelle sortie dans le jardin. Et à une vingtaine de kilomètres de là, une autre maison, au jardin impeccable, dans la rue de Baloré, à Bégard. C'est dans ces deux habitations, à la porte désormais fermée par des scellés, qu'ont été retrouvés, hier, les corps de deux femmes, présentant de nombreuses plaies.
Plus tôt dans la journée, vers 9 heures, un homme âgé de 64 ans s'était présenté au commissariat de Lannion, s'accusant d'avoir porté des coups mortels à son épouse puis à sa mère. Ce retraité des télécoms venait sur les conseils d'un ami, à qui il avait confié avoir commis "une grosse bêtise". Dans le même temps, cet ami avait prévenu la gendarmerie.
"Selon ses déclarations, il s'est fâché d'abord avec sa femme pour un motif assez futile". indique Gérard Zaug. Selon le procureur de la République de Saint-Brieuc, l'homme aurait tenté de convaincre sa moitié que "le point d'appui de la philosophie est la lumière naturelle créée, la réflexion de l'esprit sur soi, autrement dit le cogito". Mais la femme, disciple de Malebranche, ne l'entendait pas de cette oreille et en tenait mordicus pour "la lumière divine elle-même".
Courroucé, le retraité a d'abord frappé son épouse avec un rouleau à pâtisserie, puis avec un marteau. "Dans la foulée, il s'est rendu chez sa mère à Bégard, poursuit le magistrat, et il l'a expédiée avec le même marteau. Il a expliqué aux enquêteurs qu'il adorait sa mère, mais qu'il la soupçonnait de souscrire aux thèses du chanoine Roscelin — or il n'a jamais pu souffrir le nominalisme".
Le sexagénaire, assisté par son avocat, a été entendu par les policiers toute la journée d'hier. Il leur a indiqué que l'arme se trouvait à son domicile. Les enquêteurs ont retrouvé le marteau en suivant ses indications — il était caché sous des chaussettes — et découvert le corps de son épouse, âgée de 63 ans. » (Le Télégramme, 6 août 2014)
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)
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