« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
vendredi 27 juillet 2018
Gomukhasana
Dans les Sept Boules de cristal, le capitaine Haddock reçoit sur le « cassis » une tête de vache en carton-pâte alors qu'avec Tintin il cherche la loge de Ramon Zarate alias le général Alcazar dans le dédale des coulisses du Music-Hall Palace.
Pourquoi cette tête de vache ? Très certainement parce que Hergé a toujours été très sensible à la place centrale qu'occupe la vache dans les croyances des Hindous — on le constatera d'ailleurs à nouveau dans Tintin au Tibet.
En Inde comme dans de nombreuses civilisations, la vache est le symbole vivant de la Terre nourricière : elle représente la fertilité et l'abondance. Au plan matériel, la vache est un animal paisible, source de grands bienfaits (lait, beurre, yaourt, faisselle, et cetera) ; au plan symbolique, elle est associée à la lumière ; au plan spirituel, à l'illumination intérieure. Le texte fondamental relatif à la pratique physique du yoga, le Hatha Yoga Pradipika, contient quinze asanas, dont Gomukhasana — littéralement, la tête de vache. Le Samhita Gheranda, un texte du XVII e siècle contenant trente-deux asanas, mentionne également Gomukhasana. La position de la « tête de vache » demande souplesse, force et patience. De par la position des bras et des jambes, en fermeture croisée, elle a un grand impact d'étirement sur les muscles latéraux externes des cuisses et des bras. B.K.S. Iyengar dit fort justement que la posture « rend les muscles des jambes élastiques ».
Comme le capitaine Haddock, nous devrions donc pratiquer Gomukhasana le plus souvent possible, et c'est bien là, semble-t-il, le message qu'a voulu nous transmettre Hergé.
(Hermann von Trobben, Le Monocle du colonel Sponsz)
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