« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
mercredi 5 septembre 2018
Inquiétante étrangeté
Qui est ce sinistre vieillard bossu, à longue barbe blanche et petites lunettes rondes, portant lévite et bêret noirs, une canne dans une main et un plaid sous le bras, qui déambule sur le pont du paquebot Ville-de-Lyon et que les « gredins » Ramon Bada et Alonzo Perez soupçonnent être Tintin déguisé ? Le chef du gang auquel appartiennent le docteur Triboulet et son chauffeur ? Nous ne le saurons pas, mais une chose est sûre : il induit chez le lecteur un sentiment de terreur sourde que l'on pourrait comparer à l'inquiétante étrangeté (das Unheimliche en allemand), ce concept freudien théorisant la sensation de malaise qui étreint brutalement l'étant existant et qui lui fait percevoir toute chose comme radicalement étrangère, inconnue, absurde au point d'en être effrayante.
(Hermann von Trobben, Le Monocle du colonel Sponsz)
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