lundi 20 mai 2019

Dédicace


Au Grand Tout, avec mes remerciements — et mon désespoir véliforme.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

samedi 18 mai 2019

jeudi 16 mai 2019

Interlude

Sue Lyon lisant les Pensées rancies et cramoisies de J. Zimmerschmühl

Urgence


L'œuvre maîtresse du suicidé philosophique — l'homicide de soi-même — s'enracine directement dans les exigences élémentaires de la vie humaine ; elle est une façon de dire, d'illustrer l'expérience de l'existence dans le Rien. Elle ne décrit ni ne raconte ni ne célèbre : elle a mieux à faire, des choses plus urgentes.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mercredi 15 mai 2019

mardi 14 mai 2019

Interlude

Jeune femme lisant Georges Sim et le Dasein de Maurice Cucq

Purification de la matière


En se faisant sauter la cervelle, le suicidé philosophique élimine l'instrument (la « pachyméninge ») et rend à la matière une sorte de pureté native, riche de sens inchoatifs.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

lundi 13 mai 2019

dimanche 12 mai 2019

Interlude

Jeune femme lisant le Monocle du colonel Sponsz de Hermann von Trobben

Expérience


Quand il est d'humeur folâtre, le suicidé philosophique prend un objet quelconque et le dévoie afin — dit-il — de lui « rendre son innocence ». Faites l'expérience, enlevez de votre cuisine votre vieille poêle à frire noircie, encore enduite de graisse, posez-la sur quelque socle au milieu de la salle de séjour, asseyez-vous et contemplez-la. Explorez lentement les richesses de l'insolite. Ce qui n'avait jusqu'alors qu'un seul sens, celui de son usage, va se mettre à vous parler un tout autre langage : ce long manche un peu ridicule, ces taches où s'irise la lumière, les pathétiques atteintes de la négligence et de l'âge... Pour finir, empoignez la poêle et donnez-vous en un coup violent sur le « cassis ». Avec un peu de chance, vous êtes, comme on dit, « décédé ».

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

samedi 11 mai 2019

Métamorphose du pachynihil


Le pachynihil a conservé son nom bien qu'il ait actuellement la forme de lamelles plates ou de tubes analogues au macaroni, parfois très longs (plus d'un mètre).

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

vendredi 10 mai 2019

Interlude

Jeune femme lisant l'Apothéose du décervellement de Francis Muflier

Fureur sacrée


Il ne faut surtout pas interpréter l'homicide de soi-même en le comparant aux canons d'une culture traditionnelle. Son sens est immédiat, fulgurant : c'est une convulsion élémentaire, une sauvagerie surgissant face à la barbarie de l'Être. Emprisonné dans la geôle de l'haeccéité, l'esprit en est réduit à s'exprimer par l'injure, voire le sacrilège : fureur sacrée, réaction naturelle d'une conscience malheureuse, vivant dans un contexte aberrant — la « réalité empirique » —, trop lucide pour rejoindre l'indifférence générale.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

jeudi 9 mai 2019

Un endroit austère


Pas d'îles fort plaisantes, pas de vin frais et doré, pas de capsules mystagogiques ni d'ambroisie de première qualité dans le cortile délabré de mon « conscient intérieur ».

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

mercredi 8 mai 2019

Interlude

Jeune fille lisant Philosopher tue de Jean-Guy Floutier

Un personnage heideggérien


L'homme du nihil, avec son visage émacié aux yeux fixes, cadavéreux, immobilisé à jamais dans un décor cruellement géométrique, décoloré, indigent... Dans une chambre nue, devant une fenêtre sans lumière et sans rideau, il est là, les mains vides, vide est l'abat-jour, vide le temps, vide l'espace. Chez lui, nul misérabilisme, nulle complaisance : une constatation, pareille à celle de Heidegger, celle de l'homme enfin lucide et sans illusion, chez qui l'existence se réduit à un angoissant « désert de Gobi ».

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Qui êtes-vous, Monsieur Pulflop ?


Un chroniqueur porrigineux de l'inadéquat.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

mardi 7 mai 2019

Interlude

Jeune femme lisant les Scènes de la vie de Heidegger de Jean-René Vif

Machines métaphysiques


Le revolver Smith & Wesson, le puits busé, le flacon de taupicide, le rasoir de type « coupe-chou », sécrètent un nihilisme ; ce sont des machines métaphysiques. Autour d'elles notre monde se vide, se décolore, tombe en pièces. L'édifice entier de la réalité empirique, autrefois si rassurant, tombe sur vous et vous écrase. — Ô vanité des vanités ! Ô rictus bestial de l'existence !

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Penser


Penser, c'est abonder dans le sens du Rien.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

lundi 6 mai 2019

Interlude

Jeune fille lisant la Mathématique du néant de Włodzisław Szczur

Artiste atroce


Selon le psychologue américan John Tussord, « il y a quelque chose d'atroce dans un art qui ne révèle rien, n'ouvre sur rien, se crispe sur un non, un refus radical et accumule à plaisir les signes du non-sens ». Si l'on souscrit à cette affirmation, l'artiste atroce par excellence est bien le suicidé philosophique. — Ou bien ?...

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Détachement pulflopien


Je m'indiffère.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

dimanche 5 mai 2019

Interlude

Jeune femme lisant la Mélancolie bourboulienne de Léon Glapusz

Convolvulus


L'homicide de soi-même est un défi à l'idéalisme fichtéen qui nous enseigne la logique et l'efficacité pratique. Pourtant, la pensée de se détruire prospère à la manière du liseron, et envahit bientôt la pachyméninge du Dasein. C'est que le suicide exprime ce que ne veut pas voir la vie quotidienne ; il reflète une expérience plus profonde : celle du Rien.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)